Jacques
Labrecque

 Jacques Labrecque

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Parcours

Notes biographiques
Nom véritable Jacques Labrecque 
Aussi connu sous --  
Naissance 1917-1995   
Carrière professionnelle 1937-1995   

Après de premières études musicales avec Alexis Contant et sa nièce Antoinette Delfosse, Jacques Labrecque étudie l'art vocal avec Céline Marier (1934) et le ténor Henri Pontbriant. Il forme avec Louis Bourdon et Berthe Parr le Trio Sélect qui se produit sur les ondes du CRCM (ancêtre de la SRC). Boursier en 1936 du Delphic Study Club, il se rend à New York. En 1937, Jacques Labrecque fait ses débuts avec les Variétés-lyriques dans l'opérette Les mousquetaires au couvent de Varney. L'année suivante, il remplace Roger Filiatrault (malade) dans le Quatuor Alouette lors d'une tournée du Québec avec le chanteur français Jean Clément.

On l'entend fréquemment dans des émissions radiophoniques, notamment Le réveil rural où il chante trois à quatre fois par mois à compter de 1938, L'heure provinciale (CKAC) et Le quart d'heure de la bonne chanson (SRC, CKAC, 1939-1952). Pour boucler ses fins de mois, Jacques Labrecque est, pendant deux ans, voyageur de commerce pour une compagnie de soupes en boîte. Il se fait vraiment remarquer lors de ses prestations à L'heure de la victoire (SRC, 1943) et Sérénades pour cordes (SRC, 1944). Par hasard, il rencontre dans un restaurant l'industriel new-yorkais William A. Gehle, président de Gale Oil Separator qui l'introduit à Daniel S. Tuthil, directeur de la National Concert and Artists. Labrecque signe en 1946 un contrat de trois ans et effectue plusieurs tournées des collèges et universités américaines où il présente son répertoire de folklore québécois.

Au Québec, il donne notamment des concerts au Théâtre Arcade en octobre 1947 avec Thérèse Laporte et au cabaret Café Minuit en janvier 1949. À la radio, Jacques Labrecque anime l'émission À la claire fontaine (SRC, 1948-1949). Il enregistre ses premiers disques en 1948 pour la compagnie Musicana, comprenant "Les trois cloches" et "Nature Boy". Puis, grâce à un mécène américain, il enregistre à Londres, en juin 1949, quelques chansons de folklore traditionnel, et représente le Canada à Venise à un festival de chansons folkloriques. Il enregistre également à Londres quelques airs tirés des d'opérettes Les cloches de Corneville, La mascotte, La fille de Madame Angot, Le coeur et la main et Si j'étais roi.

Poursuivant sa carrière en Europe jusqu'en 1956, Jacques Labrecque chante à Paris avec la troupe de Robert Dhéry au Théâtre des Variétés et donne des concerts de musique folklorique et d'airs d'opérettes. Il effectue plusieurs tournées pour l'Alliance française, fait de nombreux passages à la radio et à la télévision française et britannique et chante à l'Hippodrome de Londres. De retour au Québec, il donne 80 concerts pour les Jeunesses musicales du Canada avec le pianiste Jean Guillou (1955-56) et poursuit son travail de producteur pour la compagnie Musicana. En octobre 1957, il remporte un important succès populaire avec la chanson "La parenté", écrite par Jean-Paul Filion. En plus de chansons folkloriques traditionnelles, Jacques Labrecque incorpore à son répertoire des oeuvres de jeunes auteurs qu'il révèle au public, notamment Tex Lecor "Le grand Jos", Lawrence Lepage "Kino le trappeur" et Gilles Vigneault "Jos Hébert". Personnage à la verve expressive, Jacques Labrecque fait scandale en enregistrant les chansons "Monsieur Guindon" (de Jean-Paul Filion) et "Jos Montferrand" (de Gilles Vigneault) qui sont bannies des ondes radiophoniques pour leur langage vert.

Parmi les premières collaborations du folkloriste avec le chansonnier de Natashquan, on note une série de chansons de circonstances, aujourd'hui oubliées et gravées à l'hiver 1959 sur l'album "Carnaval à Québec avec Labrecque. À la même époque, l'interprète connaît d'importants succès au Festival de Stratford (Ontario) en 1958 et au Festival de folklore de Mariposa (en banlieue de Toronto) en 1961. L'album “Jacques Labrecque en France” remporte le trophée du meilleur enregistrement folklorique au Grand prix du disque canadien de CKAC en 1960. Tout au long de cette décennie, Jacques Labrecque demeure le folkloriste numéro un du Québec. En 1967, il est un des artistes invités à participer au coffret "Chansons folkloriques du Canada", avec Yves Albert, Louise Forestier, Raoul Roy, Alan Mills et une prestigieuse sélection de folkloristes canadiens.

Entre 1970 et 1972, Jacques Labrecque présente, avec les Jeunesse musicales du Canada, une série de concerts didactiques sur le folklore. Puis il obtient une bourse du gouvernement français qui lui permet d'enseigner à l'Université de Paris VI le répertoire des chansons du Canada français, tout en donnant de nombreux récitals en France et dans d'autres pays, notamment en Belgique où il se produit au Centre culturel canadien à Bruxelles ainsi qu'au camp des Jeunesses musicales. À son retour au pays, il présente, à l'été 1976, Chansons voltigeantes, chansons dolentes (SRC, 1976), une série de quatorze émissions consacrées aux différentes versions de chansons de folklore. Puis il donne un dernier grand spectacle au Grand Théâtre de Québec en 1979.

De sa maison des Éboulements, dans la région de Charlevoix, il dirige, à compter de 1980, les Éditions du Patrimoine qui remettent sur le marché certains de ses premiers enregistrements québécois ainsi que des rééditions d'albums de Jean Carignan. La collection comprend également des documents sonores sur René Lévesque et Maurice Duplessis, ainsi que des disques avec livrets fortement détaillés sur la "Géographie sonore" de régions du Québec. Aux Éboulements, Jacques Labrecque dirige la Galerie du Patrimoine, qui expose des peintures et divers documents relatifs au patrimoine de la région, et anime les Veillées d'contes espéciales. Quelques années après son décès en 1995, son fils Jean-Hugues a entrepris une carrière d'auteur-compositeur-interprète où il réserve une place, au milieu de ses propres compositions, à la mémoire toujours vigoureuse de son paternel..

Au cinéma, Jacques Labrecque a joué dans les films britanniques The Soho Conspiracy (1949) et Something In The City (1950) et le film québécois Amenita pestilens (1965) de René Bonnière. Il a participé à 18 émissions de la série télévisée The Mountie (1950). Jacques Labrecque était membre de la Société d'Ethnographie française de Paris. Une sélection de ses chansons a récemment fait l'objet d'un album de la "Collection Québec Info Musique", sur étiquette Experience.

Pour consulter les textes de chansons de cet artiste.

Source

Ce texte biographique a été rédigé par Robert Thérien, chercheur et spécialiste de la chanson québécoise pour le compte des Disques Expérience (une division de XXI-21 Productions inc.) et actualisé par l'équipe de Québec Info Musique.