Les
Colocs

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Parcours

Notes biographiques
Aussi connus sous --  
Membres de la formation André Fortin, Mike Sawatzky, André Vanderbiest
Carrière professionnelle 1990-2000   

Après neuf années de silence, la voix de Dédé Fortin et la musique de Mike Sawatzky refont surface avec "La comète" un texte inédit de Dédé, avec la participation d'autres complices musicaux de la confrérie des Colocs: André Vanderbiest, les frères Diouf, Benoit Gagné, Benoit Pïché et Michel Dufour. La chanson présentée en primeur à l'occasion de la soirée hommage Poussière d'étoile, le 3 août 2009 dans le cadre des FrancoFolies de Montréal, est en vente en ligne depuis le même jour, en appui à la Fondation Dédé Fortin.

Si le groupe s'est tu il y a près de dix ans, après le suicide de celui qui donnait l'impression d'être une dynamo inépuisable, en mai 2000, il laisse cependant une pleine décennie de souvenirs et de musique impérissables. Sûrement l'un des groupes les plus surprenants qu'ait connu le Québec au cours de la dernière décennie du XXe siècle, les Colocs ont su faire preuve d'une énergie débordante, tant sur disques que sur scène, tout en abordant les divers aspects de la vie contemporaine avec le même aplomb et le mordant que l'on retrouve chez certains chansonniers des décennies passées. Formé de musiciens de diverses origines, le quintuor a d'abord projeté une image de bleuets électriques, étant donné leur présence survoltée et la région d'origine de trois des membres de la formation originale.

C'est pourtant à Montréal, la grande métropole, que se rencontrent Jimmy Bourgoing, André Fortin, Serge Robert, Mike Sawatzky et Patrick Esposito di Napoli. Ces deux derniers, qui ont vécu respectivement en Saskatchewan et en France, apportent déjà à la formation son petit côté planétaire qui ira en s'accentuant avec les années. Leurs premières influences avouées sont le rock'n roll, le jazz swing du temps de leurs grands-parents et le country de leurs parents, sans parler du style volontairement loufoque de mononcle Plume dont ils se réclament dans la chanson "La traversée", la plus jeannoise de leur répertoire avec "La rue principale". Cette dernière est inspirée à leur chanteur-guitariste André Fortin lors d'une visite à son village d'origine, Saint-Thomas Didyme, près de Normandin au Lac Saint-Jean. Les transformations survenues depuis sa dernière visite, qui remontait à plusieurs années, lui font prendre conscience de la transformation radicale qui a affecté les lieux peuplant ses souvenirs de jeunesse. Son imagination débridée et son côté Don Quichotte lui suggèrent alors ce texte où le vieux fantasme western n'est pas bien loin.

D'ailleurs Dédé, comme le surnomment amicalement ses compagnons, est un fervent de cinéma et c'est pour étudier cette discipline qu'il s'était installé à Montréal au début des années quatre-vingt. Il se dénichait ensuite un travail comme monteur de nouvelles télévisées tout en jouant régulièrement de la guitare avec des amis partageant ses nombreux goûts musicaux. En fin observateur, cet emploi lui inspire d'ailleurs la chanson "Passe-moé la puck" dont le propos est une critique vitriolique de l'attitude de certains médias face à l'indigence et la misère humaine.

De rencontres en partys, le noyau d'un groupe musical se dessine autour de cette réalité commune à bien des artistes et aux jeunes travailleurs: le partage collectif d'un logement. Le nom du groupe est tout trouvé! Après quelques modestes prestations pour son entourage immédiat, le groupe se fait remarquer lors de la troisième édition du F.I.R.M. (Festival international de rock de Montréal) en 1990 et participe à l'Empire des futures stars l'hiver suivant. Les Colocs se retirent cependant du concours avant l'épreuve finale pour des raisons techniques. En fait, ils désirent garder une liberté totale quant au choix d'une éventuelle maison de disques autre que celle qui commandite l'événement. Une étape importante vers la reconnaissance et l'acceptation du groupe auprès d'un plus large public est leur participation au Festival d'été de Québec en juillet 1992. L'accueil est chaleureux et déjà on anticipe un premier enregistrement. D'ailleurs le groupe a déjà été repéré par BMG-Québec et l'album "Les Colocs" paraît en mars 1993. Ce disque regroupe une dizaine de leurs compositions dont l'époustouflante "Julie" qui est un succès instantané. Les talents de cinéaste d'André sont mis à contribution lors de la conception et de la réalisation d'un premier clip vidéo autour de cette chanson qui termine l'album sur un feu roulant de swing-rockabilly à l'intro toute fellinienne, incluant une performance de danse à claquette par le principal intéressé!

Lorsqu'ils retournent au Festival d'été de Québec, l'année suivante, c'est naturellement pour s'y produire en têtes d'affiche. Le succès de "Julie", puis de "La rue principale", "Juste une p'tite nuite" et "Passe-moé la puck" en font un groupe très recherché dans le circuit des Cegeps autant que par l'organisation des nombreuses manifestations estivales et autres sommets de la chanson tels les Francofolies de Montréal ou le Coup de coeur francophone. Si l'énergie débordante du chanteur André Fortin attire surtout l'attention, les Colocs sont une véritable pépinière de talents et nul ne peut alors passer sous silence l'interprétation de "Je chante comme une casserole" du bassiste Serge, toujours aussi cabotin, et celle de "Séropositif Boogie", ce paradoxal hymne à la vie que chantait Patrick à quelques mois de sa dernière sortie, victime d'un destin sans merci. Parallèlement aux activités du groupe, Pat et Serge font également partie pendant quelques mois des Quarts de Rouge, un trio consacré aux reprises de standards de la variété française. L'harmoniciste allait malheureusement être emporté par le sida en novembre 1994.

Ce triste épisode est suivi d'une recrudescence d'activités pour le groupe dont le deuxième album "Atrocetomique" est livré le 30 octobre 1995, journée de la tenue du deuxième référendum sur la souveraineté du Québec. Cet album double présente un disque de nouvelles chansons et un autre offrant des remoutures des chansons du premier album. Les reprises sont enregistrées lors d'une prestation mémorable en mai de la même année au Spectrum de Montréal, entre deux séances de studio où les musiciens s'affairent à peaufiner leur nouveaux refrains. L'enregistrement studio contient les futurs succès "Bonyeu", "La petite bebitte", "Hého" ainsi que la reprise de "Hong Kong Blues" signée Hoagy Carmichael tandis que l'enregistrement public est assaisonné de quelques surprises: "Je suis snob" de Boris Vian et "Le roi d'Angleterre" de Nino Ferrer, un de leurs auteurs-compositeurs-interprètes préférés.

La sortie de "Atrocetomique" est suivie de plusieurs changements dans le parcours des Colocs. On annonce bientôt le départ de Serge Robert qui va tenter l'aventure rétro-conviviale des Blaireaux avant de se lancer dans la chanson satirique sous son nom de scène de Mononc' Serge. Il est bientôt remplacé par une vieille connaissance du groupe, le belge André Vanderbiest des Frères Brozeur. Cette formation connaît bientôt des revers organisationnels, suite à certains changements dans la succursale québécoise de leur compagnie de disques. Les spectacles toutefois se multiplient, le groupe demeurant une exceptionnelle attraction sur scène. Se reprenant en main, ils en profitent pour explorer encore davantage de nouveaux horizons musicaux. Le rythme reggae se fait entre autres particulièrement présent, tandis que les racines traditionnelles trouvent de nouvelles dimensions grâce au violon de Mara Tremblay, qui avait débuté au sein des Maringouins, groupe s'adonnant exclusivement au répertoire de la légendaire Madame Bolduc.

Suite au départ du batteur Jimmy Bourgoing, au début de 1998, les Colocs demeurent un trio (Mike et les deux André) donnant de plus en plus de place à des musiciens invités. Il en résulte un son et une approche musicale plus métissés que jamais. L'enregistrement du troisième album "Dehors Novembre" est l'occasion de présenter à tous cette nouvelle facette du groupe: l'une d'elles raconte les aventures du chat "Belzébuth" sur des accents de musique klezmer, tandis que "Tassez-vous de d'là" est un pur reggae. À l'exemple d'un Bob Marley, les Colocs se permettent justement de joindre le rythme et l'énergie vitale de leur musique à des propos réalistes ou carrément dramatiques. Contre toute probabilité, la chanson "Tassez-vous de d'là" devient un énorme succès radiophonique malgré son sujet plutôt délicat (on y parle d'un ami aux prises avec des drogues dures). Le reste de l'album contient plus que son lot de chansons sombres comme "Le répondeur" et on ne peut écouter la chanson titre "Dehors novembre" sans penser à leur ancien compère disparu en novembre 1994. La musique de cette pièce a d'ailleurs des relents des longues improvisations des Doors, groupe particulièrement ancré dans la tragédie de la fin des années soixante. Les Colocs sont à nouveaux invités au Festival d'été de Québec et remportent le prix Miroir de la chanson d'expression française. Cette distinction vient s'ajouter aux nombreux Félix accumulés depuis les quatre statuettes que leur valait leur début de carrière exceptionnel en 1993. Ils en récolteront une de plus lors du gala du 31 octobre 1999.

Poursuivant leurs démarches et leurs expériences, ils laissaient deviner pour bientôt l'arrivée d'un nouvel album lorsque tous apprirent avec stupeur le décès du chanteur et figure de proue du groupe, Dédé Fortin, trouvé sans vie le 10 mai 2000. Ses proches et ses fans se demanderont longtemps ce qui a pu le conduire à choisir une telle fin.

Le groupe est constitué de:

  • André Fortin: chant, guitare, tap dance, batterie, percussions, conga (1990-2000)
  • Mike Sawatzky: guitares, dobro, guitare slide, saxophone, harmonica, chant, basse
  • André Vanderbiest: basse, chant (depuis 1996)

Le groupe a aussi compté dans ses rangs:

  • Pierre Lanthier (1990)
  • Patrick Esposito di Napoli: harmonica, chant (1990-1994)
  • Serge Robert: basse, contrebasse, chant (1990-1995)
  • Jimmy Bourgoing: batterie, percussions (1990-1998)
  • Benoit Gagné: trombone (1995)
  • Benoit Piché: trompette (1995)
  • Mara Tremblay: violon (1996)
  • Justin Allard: batterie (1998)
  • Michel Dufour: batterie (1998)
  • Jean-Denis Levasseur: clarinettes, saxophone (1998)
  • Arnaud Bourgis: guitare (1998)
  • El Hadji Fall Diouf: percussions, voix (1998-1999)
  • Pape Abdou Karim Diouf: percussions, voix (1998-1999)

On peut visiter le site officiel de la Fondation André Dédé Fortin.