Parcours

Notes biographiques
Aussi connus sous --  
Membres de la formation Henri-Paul Bénard, Luc Bourgeois, André Cumming, Félix Leblanc
Carrière professionnelle Depuis 1992   

Son nom même tend à en faire une formation dans le vent. En fait, le groupe est né de la rencontre de deux courants musicaux dominants, qui se font de continuels échanges aux confins du Québec et de l'Acadie; tout particulièrement dans la région des Îles-de-la-Madeleine d'où sont originaires la plupart des membres de Suroît. Nous avons nommé la musique traditionnelle bien vivante de ces insulaires et la chanson populaire qui est un des modes d'expression privilégié de la jeunesse acadienne depuis le milieu des années soixante-dix.

C'est en 1992 que la rumeur se fait d'abord entendre. Il est alors question d'une sorte de super groupe réunissant des musiciens bien connus dans la région. Alcide Painchaud, déjà apprécié comme chansonnier, a même gravé quelques chansons vers 1977 en compagnie de Henri-Paul Bénard, l'autre membre fondateur. Kenneth Saulnier n'a plus besoin de présentations, ayant fait partie du groupe légendaire 1755 avant de s'associer aux destinées d'Expresso S.V.P. pour la majeure partie des années quatre-vingt. Quant à Félix Leblanc, son habileté au violon n'est plus un secret pour personne, que ce soit chez les adeptes de pur folklore ou bien les fans de Laurence Jalbert qu'il a accompagnée lors de ses premières tournées comme artiste soliste.

Leur réputation ne tarde pas à déborder des Îles et la sortie d'un album éponyme avec la maison GSI Musique en 1993 en fait des invités incontournables des nombreuses festivités populaires, que ce soit au Québec, en Acadie et même en Europe où ils deviennent bientôt les coqueluches des festivals. Concentré d'influences celtiques, louisianaises et de leur propre héritage sonore, la musique de Suroît se distingue pourtant des différents groupes généralement identifiés au folk local, que ce soient la Bottine Souriante ou les autres tenants de la tradition renouvelée.

Un second album "Ressac", paru en 1996, rappelle la dimension chansonnière que Suroît a toujours voulu accoler à son énergie conviviale. L'accordéoniste Alcide Painchaud y fait part, entre autres, de ses préoccupations écologiques dans ses textes "Le tour du monde" et "Le pétrolier" (un constat sévère sur le désastre de l'Irving Whale) alors que d'autres pièces se contentent de laisser rouler les bons temps comme "Le coeur à la bonne place" et la reprise endiablée du succès de Jim Corcoran "D'la bière au ciel".

Forts de l'accueil qui leur est réservé, les membres du groupe se payent une petite fantaisie pour l'enregistrement de leur troisième CD, à l'hiver 1999. L'album est enregistré selon le procédé live en studio, avec la présence de fans privilégiés qui participent à l'atmosphère décontractée d'un véritable "Bootleg". La présentation même, pochette monochrome, informations minimales, se rapproche du concept vite fait. Là s'arrête toutefois la ressemblance car la qualité des prises est fort respectable et la sélection fait état d'une belle diversité. Les chansons originales comme "Le macho", "Le blues du 9 à 5" et "Matelot" y alternent avec reels, bluegrass et traditionnel cajun, confirmant de facto toutes les légendes urbaines qui peuvent circuler à leur sujet.

À l'été 2000, la parution de l'album "Suroît salue La Bolduc" coïncide avec l'arrivée sur le marché d'une bière brassée à l'ancienne au nom de la célèbre chanteuse et musicienne. Alliant les arrangements typiques du groupe à l'échantillonnage (on peut entendre la voix ou l'harmonica de la grande pionnière québécoise sur quelques chansons), aux bruits parasites et autres subtilités de studio, Suroît apporte à son tour une contribution originale à la pérennité du répertoire de La Bolduc. Les titres "La bastringue" et "Mon vieux est jaloux", interprétés par la chanteuse Caroline Desbiens, bénéficient de deux remix dont une version des Îles, tout comme le fameux "J'ai un bouton sur la langue". C'est aussi en 2000 que Kenneth Saulnier entreprend une carrière en solo, après huit ans de bourlingage des deux côtés de l'Atlantique avec ses compères. Son départ amène quelques ajustements et c'est Luc Bourgeois qui devient le nouveau membre de Suroît. Ce dernier apporte une note inédite avec un autre instrument séculaire: la cornemuse.

Quelques mois plus tard, Suroît est ébranlé par le décès subit d'Alcide Painchaud, membre fondateur du groupe, victime d'un infarctus en janvier 2002. Le groupe garde le cap sur son renouvellement musical, amorcé quelques mois auparavant par son passage à la maison Octant Musique. Les membres du groupe, enrichis des apports de Luc et du jeune accordéoniste Gabriel Bourque, se remettent à l'enregistrement du cinquième album et poursuivent leur route à l'échelle internationale en se rendant en Suisse où ils participent pour une seconde fois au festival Pully à l'heure du Québec, début juin, avant de retourner se faire entendre en France. L'album "Prends le temps" qui paraît à l'automne 2002 propose le nouveau répertoire de Suroît, où les sonorités actuelles se fondent aux percussions et aux instruments de tradition. La pièce "1948-2002" rend un hommage particulièrement touchant au collègue disparu avant que l'équipage ne reprenne "La route" vers de nouveaux "Rivages", "Entre Belle-île et Nantes".

Le groupe est constitué de:

  • Henri-Paul Bénard: voix, guitare acoustique, mandoline, frottoir, osselets, cuillères, harmonica, accordéon, bandonéon
  • Luc Bourgeois: guitares, flûte, cornemuse, voix (depuis 2001)
  • André Cumming: batterie, djembé, percussions, voix (depuis 1999)
  • Félix Leblanc: voix, violon, pieds

Le groupe a aussi compté dans ses rangs:

  • Gabriel Bourque: accordéon, claviers (2002-2004)
  • Réal Longuépée: voix, basse (1992-2002)
  • Alcide Painchaud: voix, accordéon, piano, synthétiseur (1992-2002)
  • Kenneth Saulnier: voix, banjo, guitares, mandoline, tifer (1992-2000)

On peut visiter le site officiel de Suroît.