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Un livre, un disque, un spectacle et un parc pour l'ami Sylvain

8 juin 2004 (QIM) - Deux ans après nous avoir quitté, l'auteur-compositeur et interprète Sylvain Lelièvre est toujours présent et son art se prolonge à travers diverses manifestations, en ce printemps 2004. La plupart de celles-ci sont des projets que Sylvain avait lui-même dans ses tiroirs avant son départ prématuré. À commencer par ce cahier de paroles et musiques réunissant 18 de ses chansons à l'intention de ceux qui ont suivi sa carrière, bien sûr, mais aussi pour les générations qui suivront, par souci pédagogique en quelque sorte. Intitulé Le plus beau métier, comme l'album compilation qui avait marqué sa première année d'absence, cette version en textes et partitions qui est parue l'hiver dernier constitue le leg artistique essentiel de son oeuvre aux praticiens de la chanson.

Pour les autres, sans doute les plus nombreux, qui s'intéressent avant tout aux témoignages sonores, les proches de l'artiste ont mené à terme le deuxième volet des enregistrements de son spectacle sans doute le plus achevé, présenté en formule de petit ensemble jazz, au cours de l'année 2001. "Versant jazz volume 2" puise à la même série de spectacles qui avait mérité à son premier volet le Félix du Meilleur album jazz, soit les trois soirées de son passage au Lion d'or, fin novembre 2001. On y retrouve un Sylvain décontracté, alliant un humour subtil à une complicité musicale palpable, pouvant redonner une jeunesse à des standards comme "Solitude" de Duke Ellington ou "Send In The Clowns" de Stephen Soundheim en plus de ses nombreux succès. C'est avec ravissement que plusieurs habitués et, espérons-le, de jeunes auditeurs l'accompagneront dans son périple tendrement ironique, de "Drummondville" à "Tombouctou". Avec un peu d'imagination, on croirait même entendre dans le propos de "Lettre de Toronto", un avant-goût de cette philosophie culturelle qu'allait prôner au cinéma, quelques années après le succès de cette chanson en ondes, un certain Elvis Gratton!

Côté scène, c'est Aux Oiseaux de passage que son vieux complice Gérard Masse, en compagnie de Gérard Hébert et de Claude Vallières, lui rendra un hommage tout spécial, façon jazz, le samedi 12 juin prochain. En fait, il aurait fallu utiliser le pluriel dans le titre de cette nouvelle, du moins en ce qui concerne le disque et le spectacle. Car ce printemps est aussi l'occasion de redécouvrir un certain nombre de chansons moins connues que Sylvain Lelièvre avait confiées naguère, depuis la fin des années 60 jusqu'à ces dernières années, à l'interprète Danielle Oddera. Celle-ci propose treize de ses titres sur un nouvel album compilation, en plus de lui rendre régulièrement hommage sur scène.

Quant au parc, il s'agit bien d'un cas unique parmi les auteurs-compositeurs de sa génération. Les gens de Limoilou, son coin de ville et de pays qu'il a célébré dans plusieurs de ses textes, ont tenu à souligner sa mémoire et sa présence en donnant son nom à un parc urbain, qui sera inauguré officiellement, au coeur de son quartier maintenant devenu arrondissement, le 3 juillet 2004.