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Ferland: la tournée d’adieu se poursuit...

Collaboration spéciale Jean-Marc Gaudreau

13 décembre 2005 (QIM) – Lévis, le 25 novembre. Ce vendredi, c’était soir de fête à Lévis, car Jean-Pierre Ferland venait y présenter le spectacle de ce qu’il considère comme sa dernière tournée, lui qui désire quitter à la fois la scène et les plateaux de télévision pour se consacrer désormais à ses proches. Comme il le dit lui-même poétiquement: « J’ai creusé une merveilleuse carrière dans la roche dure. Avec le temps, l’eau de pluie l’a comblée: j’irai m’y baigner très souvent, avec ma femme, mes enfants et mes petits-enfants en me rappelant de vous ».

Pour l’occasion, il a pioché parmi ses plus grands succès pour nous offrir, dans un ordre chronologique, un florilège de ses chansons marquantes. Ainsi, en commençant avec "Les immortelles" pour terminer avec "Je ne veux pas dormir ce soir", ce sera plus de 30 chansons qu’il nous interprétera. C’est un grand pan de notre patrimoine musical que nous a offert un artiste en pleine possession de ses moyens, avec ce spectacle sans entracte de plus de 2 heures.

Sobrement vêtu de noir, accompagné par pas moins de 10 musiciens (son rêve) et une choriste, Jean-Pierre Ferland paraissait un peu à l’étroit sur la petite scène de l’auditorium du Cégep Lévis-Lauzon. Ce qui ne l’a pas empêché de nous livrer des interprétations remarquables, dont 3 pots-pourris. L’homme est très à l’aise devant son public et il prend le temps de présenter chacune de ses interprétations avec beaucoup d’humour.

Un peu cabotin, Jean-Pierre Ferland se veut charmeur avec un ton des plus enjôleurs et des mimiques qui font partie de sa marque de commerce. C’est un artiste qui a toujours aimé les femmes et qui a laissé des chansons d’amour impérissables à fredonner à nos blondes. Et "ce soir-là", il nous a entre autres offert "Les immortelles", "Si je savais parler aux femmes", "Ton visage", "Les femmes de trente ans", "Écoute pas ça", "T’es belle", "Une chance qu’on ça".

Nous avons eu droit aussi à ses plus grands classiques: "La grande mélodie", "Les fleurs de macadam", "Ste-Adèle P.Q.", "Je reviens chez-nous", "Le petit roi", "20 ans", "God Is An American", "Mon ami J.C.", "La route 11", "Simone", "Qu’est-ce que ça peut ben t’faire", "La musique". Sans oublier de belles versions en duo avec Lynn Jodoin (sa vocaliste) de "Un peu plus haut, un peu plus loin", "Qu’êtes-vous devenues mes femmes", "T’es mon amour, t’es ma maîtresse".

Le public s’est révélé fort sage et un peu sur sa réserve. Il aura fallu attendre sa magistrale interprétation de "Sing Sing" pour que l’on sente passer un moment d’émotion. C’est à un spectacle très bien rôdé que nous avons eu droit, qui prenait également l’affiche au théâtre Capitole du 1er au 4 décembre. À moins que le vieux routier se ravise, ce furent les dernières occasions de le voir sur scène à Québec.

Seul petit reproche, nous aurions bien aimé qu’il prenne le temps de nous présenter les musiciens, qui l’ont remarquablement accompagné. Lui qui était si fier de se produire avec un gros orchestre, nous aurait ainsi permis de démontrer à chacun combien nous avions aimé leur jeu. Alors je terminerai ma chronique en vous présentant Alain Leblanc (piano, guitare, voix), Donald Meunier (guitare, voix), Marco Tessier (claviers), Sébastien Langlois (percussions), Grégoire Morency (basse), Muhammad Abdul-Al-Khabyyr (trombone), Maxime Saint-Pierre (trompette), Philippe Dunnigan (violon), Ligia Paquin (alto) et Annie Gadbois (violoncelle).

Profitons de l'occasion pour souligner la superbe biographie ou, comme le présente la couverture arrière de l'ouvrage, le « portrait impressionniste » que Sophie Durocher, fan avouée de l'auteur-compositeur-interprète, a dressé de Jean-Pierre sous le titre Hey boule de gomme, s'rais-tu dev'nu un homme?. Le précieux document, encore tout chaud et paru chez Libre Expression, correspond en tout point à ce qu'on désigne sous le nom de livre d'art et dont les sujets sont généralement des artistes, monuments ou paysages exotiques. Les multiples photos, manuscrits, affiches et autres artefacts qui s'intègrent à la narration et aux extraits de vie colligés par l'auteure nous font entrer dans son univers et nous rappellent qu'on peut aussi trouver des trésors dans la cour d'à-côté!