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Marie-Thérèse Fortin chante Barbara

Collaboration spéciale de Jean-Marc Gaudreau

28 février 2006 (QIM) – Marie-Thérèse Fortin est bien connue au Québec comme actrice de la scène et du petit écran. Au Théâtre Petit Champlain, le jeudi 9 février dernier, elle nous révélait une fois de plus cette autre facette de ses talents, celle d'interprète de la chanson française.

Avec sa voix chaude et sensuelle, elle nous a offert un bouquet des plus belles compositions de Barbara, cette grande dame du panorama français, disparue trop tôt voilà quelques années. Grâce à des interprétations éblouissantes, Marie-Thérèse Fortin nous a permis de redécouvrir quelques-uns des plus beaux textes que Barbara nous a laissés en héritage. Car un constat s'impose: les chansons de Barbara vieillissent bien, très bien même et nombreuses sont celles qui demeurent encore aujourd'hui d'actualité.

En première partie de spectacle, toute de noir vêtue, Marie-Thérèse Fortin a surtout abordé le répertoire plus sombre de Barbara. Son fameux mal de vivre beaucoup plus poétique et évocateur que les appellations actuelles d'épuisement professionnel, maniaco-dépression et autres termes cliniques. C'était un pur ravissement que de l'entendre nous interpréter, entre autres, "L'enfant laboureur", "La solitude", "Le mal de vivre", "Les insomnies", "Nantes", "Soleil noir" ou "Attendez que ma joie revienne".

En deuxième partie, vêtue d'une belle robe plus colorée, Marie-Thérèse Fortin nous a rappelé que Barbara avait aussi un grand sens de l'humour. Même qu'à ses débuts, elle avait à son répertoire plusieurs chansons coquines. Madame Fortin a su soulever l'hilarité du public avec ses versions de "Maîtresse d'acteur" et de "Les amis de Monsieur". Poursuivant dans cette veine plus légère, elle a continué à nous charmer avec notamment "Hop là", "Le temps des lilas", "Le minotaure", "Milles chevaux d'écume" et "La ligne droite".

Marie-Thérèse Fortin parle peu, préférant enchaîner ses interprétations. Et c'est très bien, car les chansons de Barbara se passent aisément de présentation. À plusieurs reprises, avec une grande générosité, elle soulignera l'excellent travail de direction musicale de son complice de longue date, le pianiste Yves Léveillé. Elle n'a pas tari d'éloges non plus envers le contrebassiste Étienne L. Lafrance. Lorsque, Yves et elle l'ont entendu jouer pour la première fois, ils l'ont immédiatement adopté. Et on les comprend. Que cela soit dans des passages jazzés ou ceux d'un grand lyrisme, ce jeune interprète, assistant contrebasse-solo à l'Orchestre symphonique de Québec, fait merveilleusement chanter son instrument.

Pour moi, le moment le plus émouvant de cette soirée fut l'interprétation, en duo avec Yves Léveillé, de la chanson "Dis quand reviendras-tu?". En finale, l'incontournable "L'aigle noir" est venu clore cette rencontre des plus chaleureuses. Il ne manquait que "Ma plus belle histoire d'amour" pour que les plus grandes chansons du répertoire de Barbara nous soit présentées. Ce spectacle évolue depuis maintenant 15 ans et représente l'aboutissement d'un rêve. Celui d'une jeune étudiante au collégial qui, découvrant Barbara à la radio étudiante, eut un véritable coup de foudre pour cette grande artiste et se mit à rêver de l'interpréter sur scène. Marie-Thérèse Fortin produira son spectacle, un peu partout au Québec, jusqu'au 8 avril prochain.