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Retour intimiste pour Gilles Valiquette

Un reportage de Richard Baillargeon

7 mars 2006 (QIM) – On se serait presque cru dans son local de répétition. Visiblement heureux de renouer avec un public lui-même ravi et attentif, Gilles Valiquette a amorcé son spectacle au Centre d'art La Chapelle, à Québec - secteur Vanier, sous le signe de la complicité: « Si on faisait plutôt une générale? » suggère-t-il! Pour ce premier spectacle depuis des lunes (hormis sa prestation à l'émission Les Acoustiques, diffusée à l'automne 2005) l'auteur-compositeur-interprète qui a exploré les multiples facettes du métier s'est présenté accompagné de deux vocalistes: Monique Fauteux et Daniel Ferland qui, quoique efficaces, se sont fait relativement discrets "Pour l'occasion". À la fin de la première partie de son tour de chant, son fils Louis Valiquette qui avait pris congé de ses deux groupes habituels Yesterday's Ring et The Sainte-Catherines, apportera sa voix et sa guitare pour quelques titres dont "Les routes de l'ennui" et la nouveauté "Celui qui te va le mieux".

Bien sûr, l'ossature du nouveau spectacle rappelle le récent passage de Gilles Valiquette à MusiMax et l'alignement qu'on retrouve sur son récent album. Si, dès la première demi-heure du spectacle, s'ajoutent quelques airs connus tels "Sous un soleil d'été" ou "Pas de ma faute", c'est surtout en deuxième partie que s'additionnent les surprises. Après le petit salut aux Sultans qui semble avoir été bien apprécié (les pièces "Tout le monde me dit qu'elle est belle" et "Si soudain je t'aimais" qu'on retrouve aussi sur le CD), Gilles et ses choristes se paient deux reprises des Beatles, idoles avouées du guitariste: "Norwegian Wood" et "I Don't Want To Spoil The Party".

Le dépouillement volontaire (guitare et voix) fait ressortir le côté mélodique et intime de ces titres qu'on croit connaître mais qu'il nous arrive d'entendre sans y porter vraiment attention. Les coup de chapeau n'ont toutefois pas le temps de verser dans la nostalgie: le répertoire du gars cool revient en force avec plusieurs titres dont certains avaient été popularisés par d'autres voix: "Un peu de bonheur" (Christine Chartrand), "Tout est mieux là-haut, n'est-ce pas?" (Les Séguin). La reprise du succès "Je suis cool" au ukulélé en fait aussi ressortir toute l'ironie, l'attention n'étant plus mobilisée par l'accompagnement électrique habituel.

Pour terminer cette première reprise de contact, le chanteur boucle la boucle en revoyant certains titres de son premier album qui était lui aussi d'une étonnante simplicité. "Quelle belle journée", "Chanson pour un café" se glissent ainsi entre "Où est passé le temps" qu'on avait pu découvrir sur le double album portant ce même titre au début de la décennie 90 et, en grande finale, le très rassembleur "Chez nous c'est chez vous"! Un spectacle annonciateur de printemps.