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Charlot musicien: du grand art au Grand Théâtre

Un commentaire de Roger T. Drolet

16 mars 2006 (QIM) – Les soirées musicales de l'Orchestre symphonique de Québec sont très courues. Comment faire autrement quand le leadership, la créativité artistique et le marketing forment un mix ingénieux! Et pour deux soirées, les 10 et 11 mars dernier, c'est nul autre que Charlie Chaplin qui est venu faire rire et émouvoir des spectateurs qui ne demandaient que ça! La soirée du vendredi à laquelle j'ai assisté m'a permis à moi, inconditionnel de Chaplin, de redécouvrir le génie du cinéaste, du magicien de l'image qu'il est resté mais aussi d'apprécier, dans le meilleur environnement sonore qui soit, l'envergure du musicien que fut ce génie du siècle dernier.

Le concept est simple: projeter le film Le Cirque sur écran géant, derrière l'orchestre qui est sur scène et qui joue, intégralement, les partitions qui ont été accolées au long-métrage créé, rappelons-le, à l'époque du cinéma muet, en 1928. Mais, dans ces circonstances, la chimie est-elle automatique? Non, bien sûr. Est-ce que les amateurs sont en mesure d'apprécier la musique lorsque le géant Chaplin occupe (presque) tout le champ visuel? Certainement, car le travail du chef Richard Lee, les arrangements musicaux de Lambert Williamson et la prestation de l'ensemble des musiciens ont fait le travail. Et comme par magie, les astres se sont alignés afin que l'oeuvre prenne sa pleine dimension... 78 ans après sa création, sans avoir pris une ride. Et j'en veux pour preuve ces rires francs de la salle, de mon voisin de gauche en particulier, un homme dans la soixantaine qui succomba complètement au savoir-faire de Charlot qui ne sera jamais démodé. Et toujours, les atmosphères musicales synchronisées à la pellicule complètent parfaitement l'ambiance dramatique, voire la rehaussent, et cela même si la musique a été intégrée au long-métrage en... 1969!

Le Cirque n'est pas le film le plus connu de Chaplin. Le scénario montre un démuni qui fait rire sans le savoir et se fait embaucher par un directeur de cirque implacable. Charlot tombe amoureux de la fille de celui-ci qui s'en détourne pour s'amouracher d'un équilibriste à qui le vagabond laissera toute la place. Toute la science de l'humoriste y est incluse malgré un tournage qui fut extrêmement difficile et éprouvant pour tout le monde. Je vous en laisserai découvrir dans les anales cinématographiques (ou la Marque, le magazine symphonique de Québec, vol. 3, no 3) les détails malencontreux.

En ouverture de rideau, les spectateurs ont eu droit à trois courts numéros de Cirque Plus qui furent élaborés avec la participation d'Eugène Chaplin, fils du cinéaste, qui était de passage à Québec récemment.