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Femmes de rêves: un concept un peu bâclé autour d'un grand

Une collaboration de Alain Lacasse

10 juillet 2006 (QIM) – Le spectacle thématique est toujours le bienvenu dans une programmation de festival. On a ainsi droit à une rencontre unique et exclusive. Cependant, il doit satisfaire aux règles standards de toute prestation publique, soit: la préparation et un bon rodage.

Dans le cas de Femmes de rêves, également présenté le 7 juillet, on peut remarquer quelques lacunes. L'idée de réunir des interprètes féminines autour de Claude Dubois pour reprendre ses meilleures chansons était excellente. Par contre, il y avait un déséquilibre flagrant. Andrée Watters, avec entre autres "La vie à la semaine", "L'immigré" et "Laisse le vent s'en aller" s'est retrouvée à chanter plus de pièces que ses consoeurs Marie-Chantal Toupin, Nanette Workman, Chloé Ste-Marie et Diane Dufresne. La Diva Diane a limité sa participation aux titres "Si Dieu existe" et "I give c'que j'aime" en duo avec le héros de la soirée. Cependant, ce fut sans conteste un des plus beaux et émouvants moments de ce vendredi soir estival. On en aurait voulu plus.

Chloé Ste-Marie nous a offert "L'espace qui lui reste" et une magnifique interprétation en innu de la chanson "Le Labrador" avec Nanette Workman et Claude Dubois. Le choix de la langue pour ce titre ne pouvait être plus approprié. De son côté, Marie-Chantal Toupin nous a proposé une très bonne version de "L'infidèle" et une autre un peu plus quelconque de "Tu peux pas" en duo avec Dubois. Pour ce qui est de Nanette, elle a notamment interprété de façon fort sensible "Femme de société" en duo avec l'ami Claude (Elle s'est même permise de remplacer judicieusement le vers « ... an old Rod Stewart tune » par « ... an old Claude Dubois tune ») et la plus punchée "Comme un voyou".

Cependant le roi de la fête était bien sûr Dubois lui-même. À près de 60 ans, il a toujours une aussi belle voix à vous donner des frissons. Le spectacle a débuté de manière exceptionnelle avec une des plus belles interprétations du "Blues du businessman" que je n'ai jamais entendues, suivie de la chanson "J'ai souvenir encore" puis la très attendue et de circonstance "Femmes de rêves". La première rencontre entre Dubois et ses chanteuses a eu lieu pendant la chanson "Artistes". Les succès ne manquaient pas: "Le mangeur d'étoiles", "Les petits cailloux", "Comme un million de gens", "La chasse-galerie", "Bébé jajou la toune", "Besoin pour vivre", "Pas question d'aventure" et de nombreux autres. Seule petite note négative sur le répertoire: le nouvel arrangement rythmique de la chanson "Plein de tendresse" n'était pas très convaincant. Dommage. D'autres titres furent l'objet de pots-pourris comme: "Laissez l'été avoir quinze ans", "Hibou", "En voyage", etc.

Décevant aussi que la vedette et ses invitées ne se soient aucunement adressées à la foule durant la soirée. À peine deux ou trois mots de Dubois et puis plus rien. Même pas la présentation des musiciens. Est-ce que les artistes étaient trop encadrés par les rigueurs d'une prestation enregistrée pour la télévision? Les prestations de Dubois entre les interprétations de ses invitées étaient de bon goût. Cependant, l'alternance trop fréquente de ballades et chansons rythmées a affecté la dynamique du déroulement du spectacle.

Au fond, le spectacle Femmes de rêves conviendrait peut-être davantage à une salle qu'à un site extérieur. Il aurait gagné en qualité s'il avait été davantage fignolé. Toutefois, le son et l'éclairage étaient excellents et le public (qui aurait mérité au moins un rappel) était satisfait. Ce concert ne passera pas à l'histoire mais il était agréable et Dubois méritait bien cet hommage.