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Le 15 juillet, le Centre de la terre se situait à Québec!

Une collaboration de Alain Lacasse

17 juillet 2006 (QIM) – La date du 15 juillet 2006 demeurera une date mémorable pour tous les festivaliers présents devant la scène Bell du Festival d’été de Québec. "Retour au centre de la terre" proposé par Rick Wakeman et ses compagnons a été un pur enchantement.

Mais avant d’arriver au plat de résistance, commençons par les hors-d’oeuvres plus exquis les uns que les autres. C’est le California Guitar Trio qui lancera cette soirée magique. Leurs prestations étaient sans taches. Leurs interprétations savoureuses de certaines pièces telles que "Riders On The Storm" (The Doors) et "Bohemian Rhapsody" (Queen) ont illustré leur grande virtuosité. À mi-parcours, l’excellent bassiste Tony Levin s’est joint à eux et Jon Anderson est devenu le quatrième mousquetaire guitariste de cette formation américaine pour la dernière pièce. Sans temps mort, ce dernier a enchaîné en solo avec une interprétation entièrement acoustique de classiques du répertoire de son célèbre groupe Yes. On a ainsi eu droit à "Long Distance Runaround", "Yours Is No Disgrace", "Owner Of The Lonely Heart" et "Your Move (I’ve seen all good people)". Dans cette dernière pièce, Anderson s’est même permis de chanter le refrain de l’hymne créé par John Lennon "Give Peace A Chance". Il nous a aussi offert une belle surprise en nous interprétant "I’ll Find My Way Home" un titre fort connu provenant de sa fructueuse collaboration au sein du duo Jon and Vangelis.

Jon Anderson a toujours une aussi belle voix et elle n’a rien perdu de sa richesse même après plus de 35 ans de carrière. Pour cette prestation québécoise, il sera par la suite rejoint par son vieux complice de Yes, Rick Wakeman, au piano à queue, pour l’interprétation de "Wonderous Stories" et "The Meeting". Et puis ce dernier nous offrira, seul à son piano, une version très personnelle de "Eleanor Rigby" des Beatles ponctuée de variations et arrangements forts intéressants. Jon Anderson, le California Guitar Trio et Tony Levin rejoindront ensuite Rick Wakeman pour nous offrir une magnifique version de "Heart Of The Sunrise". La première partie de la soirée se terminera par l’interprétation acoustique sobre et dépouillée de quelques pièces du répertoire du groupe britannique Yes par Anderson et Wakeman. Citons entre autres: "Nous sommes du soleil", "And You And I", "Soon" et "Roundabout". Déjà là, n’importe quel amateur de Yes aurait été rassasié par ce menu gastronomique de grande qualité. Mais ce n’était encore qu'un début: le plat principal allait bientôt être servi.

À 21 h 45, les premières notes et les premières images, sur écran géant, de "Return To The Center Of The Earth" se manifestent. L’enchantement débute. Le narrateur, l’excellent comédien québécois Guy Nadon, nous racontera d’une voix maîtrisée cette aventure écrite par Jules Verne, il y a plus d’un siècle et qui a marqué l’histoire de la littérature. Sous une musique majestueuse, des images se défilent sur trois immenses écrans au fond et de chaque côté de la scène. La qualité des images et des dessins est excellente. La compagnie Souverbie Projections Géantes a réalisé un travail admirable qui illustre autant la narration de Nadon que les performances scéniques des artistes.

L’oeuvre interprétée sur scène est assez fidèle au disque paru en 1999. C’est toutefois sur les planches qu’elle se déploie dans toute sa splendeur. L’orchestre symphonique, formé de 45 musiciens, dirigé par Gilles Bellemarre, l’Ensemble Vocalys (20 chanteurs et chanteuses) et le English Rock Ensemble forment un tout homogène qui magnifie la création de Rick Wakeman. Celle-ci allie autant les styles rock et rock progressif que le classique, ce qui reflète les bases de l’inspiration musicale du claviériste de Yes. Il est aussi important de s’attarder aux quatre chanteurs du spectacle. Vincent Marois s’est illustré par son énergie et son dynamisme sur les titres rythmés. De son côté, Fabiola Toupin a interprété avec finesse et raffinement des chansons douces qui mettaient en valeur sa magnifique voix. Annie Villeneuve nous a montré qu’elle pouvait s’attaquer à un répertoire exigeant. Quant à Jon Anderson, il a littéralement enchanté la foule par sa voix. La synergie des artistes était belle à voir et à entendre.

La compagnie Concept FiatLux a créé 8 interventions pyrotechniques et d’effets spéciaux durant le spectacle. Celles-ci ont soulevé la foule par leur qualité et leur justesse. Tout y était: feux d’artifice, pétards, flammes, etc. Le synchronisme était à point. À la fin du concert, le public a même eu droit en rappel, pour ne pas dire comme dessert, à la reprise de la finale de l’oeuvre. Surprise!

Il faut ici rendre hommage au concepteur de cette présentation de "Return To The Center Of The Earth", Michel Barrette. Il a eu un flash extraordinaire avec un spectacle aussi grandiose. La qualité du concert reflète bien le travail d’équipe immense consacré à cette unique représentation. Heureusement que la température, plutôt imprévisible en début de soirée, s’est montrée clémente au moment opportun. Bravo à tous les participants de cet événement mémorable. La barre est maintenant haute pour le Festival d’été de Québec. Personne ne peut être déçu par ce "Retour au centre de la terre". Cette aventure nous a fait rêver. Magnifique, magistrale, inoubliable et mémorable.