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My Fair Lady: un air de Broadway à Québec!

Une collaboration de Gisèle Bellerose

19 janvier 2008 (QIM) – Décidément, les comédies musicales du milieu du siècle dernier ont la cote. Alors que le public d'une modeste mais chaleureuse salle de la Capitale s'improvisait artisan de La mélodie du bonheur, la salle Albert-Rousseau accueillait un autre fleuron de Broadway du 9 au 12 janvier dernier. On doit au tandem Juste pour rire/Théâtre du Rideau Vert de faire revivre à Québec, 50 ans après sa création, la comédie musicale "My Fair Lady". Cette pièce, de l'auteur George Bernard Shaw, fut présentée à New York pour la première fois en 1954 et adaptée pour le cinéma dix ans plus tard.

La coproduction québécoise créée en 2006, mise en scène par Denise Filiatrault, remonte sur les planches pour une quarantaine de représentations à travers la province. Cette épopée amoureuse, savant mélange de théâtre, de chant et de danse, regroupe une quinzaine de comédiens et comédiennes.

L'oeuvre raconte l'histoire d'un linguiste de réputation internationale Henry Higgins (Benoît Gouin), irascible et têtu, qui fait la rencontre d'une marchande de fleurs Eliza Doolittle (Catherine Sénart), au langage et aux manières populaires. Il parie avec un ami qu'en six mois, il métamorphosera cette jeune fille en une dame de l'aristocratie, capable de briller dans les mondanités. Celle-ci, aspirant à un travail mieux rémunéré, accepte la proposition de Henry. Capricieuse et entêtée, la bouquetière donnera du fil à retordre à ce professeur pressé de remporter son pari.

Quelque temps plus tard, Henry l'introduit parmi les bourgeois londoniens qui la prennent pour une princesse hongroise. Malgré cela, il continuera de la considérer d'un air hautain et ne lui accordera que bien peu d'importance. Quant à Eliza, après avoir terminé sa transformation extérieure, elle trimera dur pour parvenir à harmoniser son intérieur à ce nouvel extérieur.

Dès l'instant où elle prend pleinement possession d'elle-même, le rapport maître-élève se modifie. Elle informe son bienfaiteur, que dorénavant, elle pourra fonctionner seule. À partir de ce moment, Henry accepte d'ouvrir son coeur à l'amour. On assiste à une belle rencontre entre le monde du mental et le monde du coeur. Cette comédie propose une caricature féroce des conventions, tout en démontrant à quel point les différences de classe sont plus sociales que psychologiques.

En résumé, la performance présente d'excellents acteurs tant au niveau du jeu, du chant que des chorégraphies. Un tel spectacle exige que chacun fasse preuve d'ouverture et de générosité. Les chansons de Catherine Sénart à elles seules valent le déplacement. Les superbes costumes, les décors variés sont mis en évidence par des éclairages attrayants. J'avoue que je me suis laissée prendre au jeu de ce cocktail savoureux et explosif de chansons, de danses et de textes savamment ficelés, le tout servi avec une bonne dose d'humour.