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Ad majorem Dei gloriam: un hommage à Jean-Sébastien Bach

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

11 février 2008 (QIM) – Décidément les mélomanes de la Capitale nationale étaient particulièrement gâtés en cette fin janvier. D'abord le lundi 28, avec le passage à la salle Louis-Fréchette du Grand théâtre de Québec du pianiste roumain Radu Lupu. Deux jours plus tard, c'était le troisième Hommage à Bach offert dans le cadre de la saison 2007-2008 de l'Orchestre symphonique de Québec.

Sous la direction de Yoav Talmi, les musiciens et les choristes de l'OSQ ont interprété la magistrale "Messe en Si mineur", BWV 232 de Jean-Sébastien Bach. Pour l'occasion, le maestro avait invité la soprano canadienne Karina Gauvin, la mezzo-soprano canado-hongroise Kriztina Szabo, le ténor canadien Colin Balzer et la basse américaine Kevin Deas.

Avec ce concert, Yoav Talmi ne pourra certes pas se faire taxer de baroqueux. On était ici aux antipodes d'une direction à la Bernard Labadie qui nous avait offert au printemps dernier "La passion selon Saint-Jean" du même Bach . Maestro Talmi a pour sa part privilégié une vision plus romantique, optant pour un grand ensemble orchestral accompagné de plus de cent vingt choristes. Choix s'apparentant à la direction de chefs aussi prestigieux que Otto Klemperer, Herbert von Karajan ou Eugen Jochum. Le problème est que ces interprétations, même si elles peuvent encore plaire aujourd'hui, semblent plus appartenir au passé. Un choeur trop massif communique une certaine lourdeur à l'ensemble et contraste trop avec les passages des solistes.

Une des grandes forces de l'écriture de Bach tient à cette facilité qu'il a d'instaurer de merveilleux dialogues entre un soliste et un instrument de l'orchestre. C'est ainsi que la belle complicité qui s'est instaurée entre la soprano Karina Gauvin et le premier violon, Darren Lowe, la mezzo-soprano Krisztina Szabo et le hautboïste Philipe Magnan ou encore la basse Kevin Deas et le corniste David Posner, ont donné lieu aux plus beaux moments de la soirée.

Vers la fin, le concert a été partiellement gâché par un brouhaha pénible provenant d'une réception qui se déroulait en même temps à la galerie d'art du Grand théâtre de Québec. Il est regrettable que l'on permette la tenue de telles rencontres festives pendant un concert à la salle Louis-Fréchette, car elles font mauvais ménage avec le recueillement et le silence que requiert l'écoute de la musique classique. En espérant que cette situation ne se répètera plus.

Ce concert a été capté par Espace musique et sera diffusé le 24 mars prochain en soirée. Une occasion pour ceux qui ne pouvaient être présents de se faire une opinion sur la vision toute personnelle de Yoav Talmi de cette oeuvre.

Signalons en terminant, que Yoav Talmi et l'Orchestre symphonique de Québec se sont vus remettre le prix Opus du concert de l'année à Québec, pour leur interprétation de "Peer Gynt" du compositeur norvégien Edvard Grieg. Toutes nos félicitations à l'OSQ et à son directeur artistique.