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Une invitation au pays de Chopin avec Antoni Wit

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

2 mars 2008 (QIM) – Ce pays de Chopin c'est bien sûr la Pologne et notre guide pour la soirée était le grand chef d'orchestre Antoni Wit, dont la réputation n'est plus à faire dans sa patrie. Actuellement directeur artistique de l'Orchestre national de Pologne et de son choeur, ce maestro compte à son actif près de 130 enregistrements discographiques et nombre d'entre eux se sont vus couronnés de prix. Il a le grand mérite d'avoir fait vendre au-delà de 600 000 exemplaires d'une trentaine d'enregistrements d'oeuvres de ses compatriotes.

Notre visite de ce 13 février commençait en beauté avec le surprenant poème symphonique "Krzesany" du Polonais Wojcieck Kilar. Cette pièce, dont le titre signifie « en escaladant la montagne » nous fait parcourir un panorama sonore des plus saisissants. Le défi, magistralement relevé par le chef, consiste à instaurer un délicat équilibre entre les percussions, les cuivres et les cordes. Antoni Wit nous permet de réaliser à quel point, bien dirigé, l'Orchestre symphonique de Québec peut soutenir la comparaison avec les plus grands orchestres de la scène internationale.

Changement complet de paysage, avec le romantique "Concerto pour piano no 1, en Mi mineur", op. 11 de Frédéric Chopin. Sous les doigts d'André Laplante, un autre artiste dont la réputation n'est plus à faire, le climat s'est fait plus intimiste. Les musiciens se sont révélés de parfaits complices pour cette interprétation élégante, lyrique, chaleureuse. Encore là, Antoni Wit a su bien maintenir l'équilibre délicat entre musiciens et pianiste.

Le "Concerto pour orchestre"de Witold Lutoslawski nous ramène à un paysage plus contemporain. Se laissant moins aisément appréhender à prime abord que celui de Chopin, ce concerto a le grand mérite de ne laisser personne indifférent. Même ceux qui apprécient moins ce genre de composition n'ont pu que rester fascinés par la direction d'Antoni Wit qui, sans théâtralité et avec une belle économie de moyens, a amené les musiciens à donner le meilleur d'eux-mêmes. Une lecture limpide d'une oeuvre aux allures festives et parfois même jouissives! Une très belle leçon de direction donnée par un grand maître.