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Les Violons du Roy couronnent Dufresne

Un commentaire de Roger T. Drolet

2 avril 2008 (QIM) – Elle apparaît toujours où on ne l'attendait pas. Depuis quelques années, Diane Dufresne s'est présentée à plusieurs occasions devant le public de la Capitale mais toujours dans des spectacles événements qui ne sont produits qu'une seule fois. Ce jeudi 27 mars, pour leur 10e gala bénéfice, Les Violons du Roy ont invité la grande artiste dans leur maison, le Palais Montcalm, à interpréter près d'une dizaine de pièces de son répertoire et à sélectionner des oeuvres classiques que l'ensemble a intercalées tout au cours la représentation. Ce qui fut dit fut fait avec un savoir-faire qui honore tous ceux qui ont participé à la soirée. Pour vous permettre de goûter quelque peu ce bouquet musical, voyons-en quelques composantes.

La direction musicale est confiée à Jean-Marie Zeitouni, et la soirée intitulée Amalgamme s'ouvre sur "Chacconne" d'Henry Purcell, puis apparaît la reine d'un soir, vêtue d'une magnifique création à faire pâlir les monarques de France. Elle ouvre la bouche pour "Partager les anges", qui amorce aussi son récent disque "Effusions". Décor minimaliste, un grand drap blanc, suspendu au-dessus d'une partie de la scène, reflétera des images diverses, souvent très belles de femmes ou d'animaux, d'autres fois évoquant les affres que l'homme fait subir à la nature et à ses congénères. Mme Dufresne est une écolo pacifiste qui s'affirme de plus en plus. La table est mise et le reste sera à l'avenant. L'orchestre interprètera du Ravel, du Beethoven et du Pärt, compositeur contemporain moins connu. Les titres chantés furent réarrangés assez somptueusement pour orchestre par Anthony Rozankovic et Michel Cusson. Au micro, l'interprète se glisse habilement sur la haute voltige des cordes menées par Zeitouni et la soirée sans entracte se terminera en rappel avec "L'hymne à la beauté du monde" sur laquelle Diane invitera le public, malheureusement sans trop de succès, à faire des la la la... sur ce chant rassembleur: ne tuons pas la beauté du monde!

Bien entendu, une prestation unique comme celle-ci comporte invariablement certains risques dont celui de ne pas pouvoir bénéficier du rodage que les représentations multiples permettent. Mais le professionnalisme des musiciens et techniciens les a non seulement évités mais l'ensemble a réussi à générer des émotions troublantes, ce qui est le propre d'un spectacle réussi. Il semble de surcroît que celui-ci ait réussi à générer des revenus nets dans les six chiffres, ce qui est fort bienvenue pour l'orchestre de Bernard Labadie.

Diane est encore visible via son art pictural puisque son exposition Effusions est présentée au théâtre du Petit Champlain, juste aux pieds du Château Frontenac jusqu'au 13 avril prochain. La chanteuse réapparaîtra dans une nouvelle incarnation en juillet prochain, en extérieur, pour célébrer les 400 ans de la ville. Vous en serez prévenu.