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Paris-Québec: une vraie belle veillée de famille pour les 400 ans de Québec

Une collaboration de Alain Lacasse

5 septembre 2008 (QIM) – Quand elle a su que la ville de Québec célébrait ses 400 ans en 2008, l'animatrice et productrice de télévision française Daniela Lumbroso a eu l'idée de souligner dignement cet anniversaire avec une grande émission de variétés qui ferait le pont entre notre Capitale nationale et Paris par le biais de la chanson. C'est ainsi qu'est né le spectacle Paris-Québec - À travers la chanson présenté sur les Plaines d'Abraham le 24 août 2008 devant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs.

Par un curieux concours de circonstances, le chanteur Garou s'est retrouvé co-animateur du spectacle avec Mme Lumbroso. Et c'est bien tant mieux. On a ainsi pu éviter un show où le public sert plus de fond d'écran qu'autre chose, comme en voit si souvent dans les émissions de télévision françaises. D'ailleurs, la scénographie mettant en vedette la tour Eiffel et le pont de Québec était magnifique.

Garou s'est assuré que ça serait d'abord un spectacle pour les Québécois avant d'être une émission de télévision. Donc, tout le monde ferait face à la foule. De plus, tous les artistes chantaient en direct (pas de lipsync) avec la participation de choristes et d'un grand orchestre comprenant des sections de cordes et de cuivres. Merci Garou pour votre flair.

Pendant plus de 2 h 30, ce fut un feu roulant. Aucun temps mort, il y avait du rythme dans ce spectacle. Le tout a débuté par une belle interprétation de "Quand les hommes vivront d'amour" mélangée à "L'hymne à l'amour" avec Isabelle Boulay, Garou, Lynda Lemay, Maurane, Patrick Bruel et Michel Fugain. Le ton était donné pour le reste de la soirée.

Après un extrait vidéo mettant en vedette Robert Charlebois chantant "Les ailes d'un ange", Ariane Moffatt et Julien Doré ont interprété "Lindbergh" de Garou 1er. Pas mauvais, mais pas non plus inoubliable. Bref, un rare moment faible de la soirée.

Afin de rendre hommage à Luc Plamondon (présent sur scène pour lire un extrait du "Temps des cathédrales"), Patrick Fiori, Daniel Lavoie et Garou ont livré une excellente interprétation de la chanson "Belle", tirée de la comédie musicale "Notre-Dame de Paris". Ça, c'était inoubliable. Un des faits saillants du concert.

Les moments touchants n'ont pas manqué. Le duo Bruel et Diane Dufresne interprétant "La complainte du phoque en Alaska" mais aussi celui formé par la diva québécoise et Yves Duteil pour "La langue de chez-nous". Hugues Aufray, après nous avoir chanté son classique "Céline", a merveilleusement rendu "Le p'tit bonheur" de Félix Leclerc en compagnie de Lynda Lemay. Cette dernière a aussi offert sa nouvelle chanson "Bleu" à forte connotation patriotique.

Michel Fugain, visiblement stimulé par l'enthousiasme du public et le dynamisme d'Yves Lambert, a revisité avec énergie quelques-uns de ses classiques comme "Les Acadiens", "La fête" et "Viva la vida". Il a conclu sa participation par l'excellente "Bravo, monsieur le monde". M. Lambert n'a pas été en reste avec "Le démon sort de l'enfer", une grande chanson.

Adamo a littéralement séduit et conquis un public qui ne demandait pas mieux avec, entre autres, "C'est ma vie" et l'excellente "Inch'Allah". Un des grands moments du spectacle.

Daniel Lavoie, outre sa magnifique interprétation de "Ils s'aiment", a étonné tout le monde par sa fougueuse interprétation de la chanson "Casser la voie" dans un hommage à Patrick Bruel. Les Lynda Lemay, Ariane Moffatt, qui participaient à ce coup de chapeau, et Bruel lui-même, étaient vraiment sur le c...

Le spectacle nous a aussi permis d'entendre Isabelle Boulay chanter "Dieu des amours", extrait de son plus récent album, et "Travailler c'est trop dur" en duo avec Zachary Richard. Ce dernier a aussi offert sa touchante chanson "La promesse cassée". Maurane nous a interprété "Toutes les mamas" avec le support de ses choristes d'appoint Daniel Lavoie, Michel Fugain et Yves Duteil. André-Philippe Gagnon avait, de son côté, concocté un numéro exclusif consacré à l'imitation de chanteurs et chanteuses québécois et français. Très réussi. Patrick Bruel a aussi soulevé la foule avec son succès "La place des grands hommes". Pour l'occasion, il a écrit un nouveau couplet en référence au 400e anniversaire de la fondation de Québec.

C'était comme une vraie veillée québécoise. Nous avions le comique pour nous faire rire (André-Philippe Gagnon), des artistes de toutes les générations, les chanteurs de chez-nous et nos cousins (les Belges Adamo et Maurane, l'Acadien Roch Voisine, le franco-manitobain Daniel Lavoie, le cajun Zachary Richard et les Français Yves Duteil, Michel Fugain, Julien Doré, Hugues Aufray, Patrick Bruel et Patrick Fiori, sans compter le dj Laurent Wolf qui a clos le spectacle).

Tout ne fut pourtant pas parfait. Ariane Moffatt chantant "Je veux tout", ça allait. Mais les chansons de Julien Doré ("Les limites") et Patrick Fiori ("Jeux interdits", la célèbre mélodie que tous les guitaristes connaissent, mais avec des paroles) étaient nettement plus faibles par rapport au répertoire de la soirée. Même Roch Voisine chantant "Salut les amoureux" de Joe Dassin, n'était pas particulièrement étincelant. Il aurait été plus à propos avec l'anniversaire de Québec s'il avait choisi à la place "Dans les yeux d'Émilie" du même Dassin.

Au niveau technique, il y a aussi eu des lacunes. Le son était vraiment mal balancé. Nous avions franchement l'impression que l'équipe de sonorisation avait passé sa soirée à ajuster les micros. Dommage. C'est vrai que c'était une grosse production mais tout de même. Au moins, les voix étaient audibles. J'ai hâte de voir le résultat à la télévision. En effet, Radio-Canada présente cette émission à son antenne le 7 septembre et le lendemain c'est au tour de ART-TV de diffuser le spectacle. France 2 doit faire de même en France en octobre. Aurons-nous droit à une rediffusion par TV5? Mystère.

L'animation de Daniela Lumbroso et Garou ainsi que les textes d'enchaînement étaient excellents. Ce fut une bien belle veillée. Tout le monde s'est amusé, autant les artistes que le public.