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À la rencontre des héros avec l'OSQ

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

16 septembre 2008 (QIM) – C'est encore tout auréolé du succès obtenu avec le concert offert récemment par les musiciens et le choeur de l'Orchestre symphonique de Québec sur les Plaines d'Abraham devant 60 000 spectateurs que Yoav Talmi abordait la nouvelle saison de l'Orchestre symphonique de Québec. Le concert du mercredi 10 septembre nous conviait ni plus ni moins qu'à la rencontre des héros.

Difficile cependant de voir un héros en Serge Rachmaninov. Car c'est au sortir d'une dépression nerveuse qui avait duré plus de trois ans, conséquence de l'accueil désastreux réservé à la création de sa première symphonie, que le compositeur russe devait se lancer dans l'écriture d'un concerto, qui allait devenir un des plus célèbres du XXe siècle, le "Concerto pour piano no 2 en Ut mineur, op. 18".

Pour l'occasion, le pianiste Alain Lefèvre a mis l'emphase sur l'impétuosité et la fougue au détriment malheureusement de l'équilibre de l'oeuvre. Son interprétation souffrait à l'occasion d'un manque de nuances, présentant la partition de manière un peu trop monolithique. Qu'importe, puisque les spectateurs subjugués par la virtuosité de l'artiste lui ont réservé une belle acclamation. En rappel, Alain Lefèvre a interprété quelques variations sur "Un canadien errant", pièce qu'il a dédiée à tous ceux qui avaient un parent ou un proche à la guerre. Une rencontre avec un héros plus commun.

L'épithète de héros va cependant à ravir à Ludwig van Beethoven, particulièrement avec sa "Symphonie no 3 en Mib majeur, op. 55", dite Héroïque. Sous la baguette du maestro, cette oeuvre paraissait parcourue d'un vaste souffle épique. La grande limpidité de l'allegro initial, l'énergie du trio ponctuant la célèbre marche funèbre, le jeu nuancé et lumineux des cors et des cuivres, et celui impeccable des cordes, tout cela a concouru à faire de cette interprétation le plus beau moment de la soirée. Yoav Talmi débordait littéralement d'énergie, tout investi à rendre toute la force et la splendeur de cette symphonie, la première à briser les règles instituées par Franz Joseph Haydn avec ses 104 symphonies.

La soirée s'est conclue avec, en rappel, une danse slave d'Anton Dvorak, point d'orgue à une soirée qui avait commencé avec "L'Ouverture Rousslan et Ludmilla" de Mikhaïl Ivanovitch Glinka. Deux oeuvres enjouées, simples et sans la moindre prétention d'héroïsme.