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Catherine Major: les grands espaces intérieurs

Une collaboration de Monique Tremblay

12 novembre 2008 (QIM) – C'est sur quelques notes pincées à la contrebasse, adroitement exécutées par Mathieu Désy sur le rythme d'un métronome, recréant ainsi l'atmosphère intimiste des cabarets nocturnes, que Catherine Major s'est glissée furtivement sur la scène pour s'installer à son « piano ivre » et attaquer, provocante, avec "Tu fais pas l'affaire".

Le ton était donné dès les premières minutes de la soirée qui s'est déroulée à la salle Octave-Crémazie au Grand Théâtre de Québec, le 23 octobre dernier. Le public était déjà captivé, enveloppé dans cette ambiance ouatée et chaleureuse où l'on se croyait aux premières loges, même assis tout au fond de la salle.

Sur cette lancée, le répertoire de son album "Rose sang", qui avait été accueilli élogieusement par la critique, est passé en enfilade, glissant au passage seulement deux mélodies de son premier disque "Par-dessus bord". "L'amour sec", "Le monde à rebours", "Le piano ivre", "Sahara", "Abîme-moi", mais aussi la chanson-titre de son premier album ont, pour l'essentiel, composé la première partie du spectacle.

Au retour sur scène après la pause, le claviériste François Richard s'était emparé du piano, faisant résonner quelques accords comme un appel irrésistible, invitant la jeune auteure, compositrice et interprète à revenir sur scène pour poursuivre avec "Petit mâle". S'abandonnant à nouveau à son piano, vibrante et émouvante, les autres mélodies de son album se sont enchaînées n'en oubliant aucune: "Valser en mi-bémol", "Toute une vie", la très reconnaissable "Dans l'au-delà", terminant avec "La voix humaine". Martin Lavallée, à la batterie, complétait cette solide équipe de musiciens en parfaite harmonie dans toutes les gammes.

Cette valse mélodieuse a été interrompue à quelques reprises avec le plus grand naturel où Catherine a pris le temps de se raconter avec aisance et simplicité. Décor très simple où seule est suspendue une guirlande de lumière, comme de petites lanternes chinoises auxquelles s'ajoutaient parfois des faisceaux lumineux projetés en éventail, évoquant ainsi tour à tour une ambiance de fête ou de soirée, de ruelle ou de boulevard. Au cours de la soirée, parmi le public sous le charme, une voix s'est élevée pour lancer « Tu es extraordinaire ». Sensible à cette déclaration d'amour, de sa voix humaine, Catherine a retourné spontanément ce même compliment à son auditoire.

De retour de France où elle a fait une halte au Trois Beaudet à Paris au début d'octobre, l'artiste, qui a acquis une grande maturité au plan musical, entame tout juste une tournée au qui la mènera partout au Québec jusqu'en avril 2009, offrant ainsi autant de rendez-vous pour apprécier ce talent.