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Une rencontre au sommet: le Quatuor Takacs et Marc-André Hamelin

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

25 avril 2009 (QIM) – Les musiciens du Quatuor Takacs n'en étaient pas à leur première visite à Québec, en ce lundi 13 avril. Déjà en janvier 2006, ils avaient accepté l'invitation du Club musical de Québec de se produire sur scène dans un répertoire mariant classicisme (Joseph Haydn), romantisme (Alexandre Borodine) et modernisme (Claude Debussy).

Toujours formé des mêmes musiciens - Edward Dusinberre et Karoly Schranz aux violons, Geraldine Walther à l'alto et Andras Fejer au violoncelle - le Quatuor Takacs était à nouveau l'invité du Club musical de Québec, pour notre plus grand plaisir avec un programme conjuguant à nouveau les mêmes époques.

C'est avec le "Quatuor à cordes en Sol majeur, op. 77, no 1, Hob.III.81" que s'est ouvert le concert. Limpidité, fraîcheur, clarté, fluidité, chatoiement, sous l'archet de ces musiciens de réputation internationale, cette oeuvre prenait toutes les apparences d'une belle eau de source, qui s'écoule gracieusement. Stendhal rapporte ces propos d'une femme qui croyait, en entendant les quatuors de Haydn, assister à la conversation de quatre personnes aimables. Et elle aurait été renforcée dans son opinion en entendant ce soir-là ces quatre parfaits gentlemen.

L'oeuvre suivante nous offrait un véritable contraste d'époque et de style. Le "Quatuor à cordes no 1, op. 7" de Béla Bartok est le premier des six quatuors de ce compositeur hongrois que nombre de musicologues considèrent comme les plus importants du répertoire de musique de chambre du XXe siècle. L'interprétation retenue ici était d'une telle intensité que l'énergie qui s'en dégagea nous plaça presque les nerfs à fleur de peau. Avec ses contrastes de tempi et de rythmes, ses dissonances qui ne permettent pas à l'auditeur de se laisser bercer par la musique, cette oeuvre peut se révéler pour plusieurs d'une écoute ardue et difficile en comparaison de Haydn. C'est peut-être la raison pour laquelle elle a reçu un accueil beaucoup plus réservé et poli.

Mais le moment tant attendu de la soirée était l'arrivée du pianiste québécois Marc-André Hamelin venu se joindre au Quatuor Takacs pour l'interprétation du "Quintette pour piano et cordes en Mib majeur, op. 44" du compositeur romantique par excellence, Robert Schumann. Ici, c'est avec une parfaite symbiose que les musiciens, tour à tour enflammés, passionnés, tendres, lyriques, ont démontré leur grande maîtrise de cette partition, qu'ils s'apprêtent d'ailleurs à enregistrer prochainement. Aucun doute que si le résultat s'apparente à celui de cette soirée, cet enregistrement sera promis à un bel avenir.

Cette pièce a littéralement conquis et soulevé l'auditoire qui a longuement ovationné, y mettant suffisamment de persévérance pour obtenir en rappel la reprise du scherzo de ce quintette.

Pour son dernier concert de la saison, le Club musical nous convie à venir découvrir la célèbre violoniste Julia Fischer qui, accompagnée au piano par Milana Chernyasvska, nous offrira un programme Mozart, Prokofiev, Beethoven et Martinu. Un rendez-vous à inscrire à votre agenda: ce lundi le 27 avril.