Actualités

Zachary Richard: artiste accompli

Une collaboration de Gisèle Bellerose

Zachary Richard

Zachary Richard

28 février 2010 (QIM) – Dans le cadre de sa récente tournée, Zachary Richard était de passage dans la Capitale pour y donner une seule représentation, le vendredi 12 février, dans la mythique salle du Palais Montcalm. Ses premiers mots furent: « Je suis dans la plus belle salle, de la plus belle ville... » avec son inimitable accent louisianais.

Cette charmante intro lui a valu une salve d'applaudissements de l'auditoire, composé de baby-boomers, venus fort nombreux accueillir leur idole. Trois comparses musiciens se sont joints à lui: Paul Picard aux percussions, Mario Légaré à la guitare basse et Simon Godin aux guitares et mandolines.

La première partie, relativement calme, fut davantage consacrée à présenter les nouveaux crus de "Last Kiss", son dernier album anglophone. Il a aussi inclus certaines compositions d'opus précédents comme "Un autre baiser", "Cap Enragé" ou sur des éclairages flamboyants "La ballade de DL-8-153", écrite pour sensibiliser les gens à la problématique des bélugas du Saint-Laurent. Ce conteur émérite s'est amusé à partager plein d'anecdotes comme celle sur sa découverte des brûlots de la Gaspésie ou encore celle sur les maringouins du sud de sa chère Louisiane, qui selon lui, seraient de la taille... d'un berger allemand.

Au retour de l'entracte, le calme a fait place à l'effervescence avec ses incontournables comme "Travailler c'est trop dur", que les fans ont fredonné allègrement avec lui. A suivi une pièce dédiée à Haïti, puis, extraite de son dernier compact, la chanson "The Levee Broke", a servi de prétexte à nous donner des nouvelles positives de la Louisiane depuis le passage de Katrina.

Personne d'autre que Zachary Richard n'arriverait à faire lever toutes les personnes dans la salle pour leur faire chanter et mimer un crustacé avec "Écrevisses". Tout un exploit fait dans la joie et la spontanéité! Puis, nous avons eu le plaisir d'entendre "Ô, Jésus", mélodie que l'auteur-compositeur-interprète a écrite en étant animé par le désir que le génocide rwandais ne sombre jamais dans l'oubli. La performance s'est terminé sur un message d'espoir: ne jamais oublier qu'il y a toujours de la lumière dans le noir, fut le prélude à "Lumière dans le noir". Deux généreux rappels "Je voudrais aimer" et "La ballade de Jean Batailleur" ont mis un point final à cette soirée remplie d'émotions.

J'ai été impressionnée par l'humanisme, la profondeur et la simplicité de ce personnage qui aime faire danser par sa musique mais tient aussi, par ses mots et sa poésie, à faire réfléchir et ressentir les choses. Son bagage d'expérience du métier le rend apte à choisir le moment propice pour faire participer le public et ce dernier s'est prêté au jeu avec beaucoup d'enthousiasme. Un incident imprévu, tel l'arrivée d'une guitare désajustée, ne l'a pas déstabilisé. Il a saisi l'opportunité d'échanger avec l'assistance en attendant le retour de l'instrument. Rares sont les artistes ayant cette facilité à rebondir devant l'impondérable. Chapeau Monsieur Richard!