Actualités

Les seigneurs de la danse

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Michael Flatley

Michael Flatley

30 avril 2010 (QIM) – Le 15 avril dernier, s'est déroulé sur la scène de la salle Louis-Fréchette du Grand théâtre de Québec une spectaculaire bataille entre le bien et le mal. Les murs ont tremblé, non sous le fracas de la guerre, mais sous les claquettes de la troupe irlandaise Lord of the Dance. Car ce combat s'est fait avec comme seule arme l'agilité des pieds des danseuses et danseurs, dans des chorégraphies d'une précision toute militaire.

Sur une musique d'inspiration celtique de Ronan Hardiman, prolifique et talentueux compositeur irlandais de musiques de films et de téléséries, se sont enchaînés vingt et un tableaux relatant librement une des plus anciennes légendes du folklore irlandais. Il est aisé de percevoir l'influence cinématographique dans cette trame sonore, notamment dans les passages très dramatiques. De facture classique, teintant ces airs qui nous sont si familiers de la musique irlandaise d'une saveur hollywoodienne, la bande sonore a connu un énorme succès, indépendamment du spectacle, car le disque "Lord of the Dance" a été certifié d'or en Australie, au Canada et au Royaume-Uni.

La troupe se compose d'une trentaine de danseurs et danseuses, tous jeunes, tous pleins de fougue et de vitalité. Et il en fallait de l'énergie pour exécuter toutes ces danses de séduction, de joie de vivre, d'affrontements et de batailles. Le public s'est particulièrement laissé ravir par les chorégraphies guerrières où les gars, les pieds dégoulinants de testostérone, jouaient à grands traits la carte de la virilité.

Les numéros avec claquettes sont les plus intéressants, car sur le plancher acoustique spécialement installé pour l'occasion, ces tapements participent à la musique en créant une dimension rythmique qui se marie très bien à la trame sonore. C'est d'ailleurs dans les tableaux sans musique que l'on peut le mieux voir et entendre l'agilité et la coordination des interprètes.

Le public, conquis d'avance, était déjà proche de l'ovation après la première chorégraphie de groupe. Il ne s'est donc pas fait prier pour claquer des mains à chacune des invitations à battre la mesure du danseur vedette Bobby Hodges. La finale et le rappel demeurent sans contexte les moments les plus spectaculaires et les plus acclamés du spectacle, ceux où on a le plus apprécié le talent éblouissant des interprètes.

Lord of the Dance a vu le jour en 1996. Michael Flatley, américain d'origine irlandaise, avait collaboré auparavant, comme danseur, au succès de la troupe irlandaise Riverdance. Suite à un désaccord sur la trop grande présence du chant dans cette représentation, il décida de concevoir et chorégraphier son propre spectacle, laissant la part belle à la danse. Selon les notes du programme, plus de cinquante millions de spectateurs auraient vu Lord of the Dance, depuis sa création.