Actualités

Il y a foule au Festival

Un commentaire de Richard Baillargeon

15 juillet 2010 (QIM) – On apprenait il y a quelques jours que le Festival d'été de Québec avait atteint pour la première fois, et beaucoup plus tôt qu'espéré, ses ventes maximales de laissez-passer, soit 150 000, la pleine capacité de l'espace prévu pour la grande scène des Plaines d'Abraham.

Ceux qui n'ont pas eu la chance de se procurer l'effigie et les précieux bracelets, ou que la perspective des trop grandes foules rebute, ont toutefois bien d'autres possibilités. Pour les spectacles des autres scènes et même quelques-uns présentés sur les Plaines, des bracelets quotidiens sont disponibles le jour-même. C'est une excellente nouvelle. Bien souvent ces attractions, quoique moins courrues, sont garantes de frissons plus intenses que les grands noms aux performances parfois plus prévisibles. J'aimerais justement partager ici quelques-unes des belles surprises glanées au fil des derniers jours.

Les habitués savent déjà que la dimension découvertes du FEIQ se passe majoritairement à Place D'Youville. Cette année ne fait pas exception: après le No Smoking Orchestra du musicien-cinéaste Emir Kustirica, l'étonnant Staff Benda Bilili de Kinshasa, l'immense famille Québec / World de Papagroove (dont certains membres ont joué avec La Chango Family, Dobacaracol, Kaliroots ou Jean Leloup), Mahmoud Ahmed et le groupe Éthiopiques, les mondialistes mexico-jazz de Los Angeles Ozomatli ou l'Inuk planétaire Elisapie Isaac, viendront les Sweet Hollywaiians, Romulo Larrea, Bernard Adamus et plusieurs autres de divers horizons, sans oublier la légende de la Nouvelle Orléans Allen Toussaint.

L'événement à souligner de cette scène à dimension plus humaine fut toutefois le spectacle survolté de Yann Perreau, en fin d'après-midi du premier dimanche. Sans piger aux standards ni miser sur les formules à la mode, simplement en livrant son propre répertoire avec énergie et conviction, cette véritable dynamo de la scène a soulevé le carrefour du Vieux-Québec de ses chansons, de sa complicité indéniable tant avec ses musiciens, avec la foule et le super-éclairagiste de cette heure charnière, l'unique Galarneau! La présence de Mademoiselle Fizz et du groupe CEA ont permis à Yann de terminer sa prestation en apothéose. On se prenait à rêver d'un enregistrement live de l'événement. Est-il possible d'être si fébrile à chaque soir?!

Et je n'ai rien dit encore de la soirée arabo-andalouse d'Enrico Macias, des passages de Renaissance, de Damien Robitaille ou de Cat Empire. La scène du Parc de la Francophonie, éternel Pigeonnier, réserve elle aussi ses moments de grâce pour tous les goûts, comme en témoigneront sûrement les fans de Maxime Landry, de Jimmy Cliff, de Karkwa ou de Elvis Perkins in Dearland!

Si vous êtes définitivement agoraphobe, pourquoi ne pas tenter une incursion du côté de l'Impérial, du Cercle, du Pub Saint-Alexandre, du Largo Resto Club ou simplement une balade dans la rue Saint-Jean? Chacun de ces endroits a son ambiance, ses secrets. Oui, il y a bien d'autre chose à faire au Festival d'été de Québec que de s'agglutiner en file pour s'approprier les Plaines, surtout lorsqu'elles sont à guichet fermé... Bonne suite de Festival!