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Yamato nous en met plein les oreilles

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Yamato – photo: Aleksandar Zec

Yamato – photo: Aleksandar Zec

10 décembre 2011 (QIM) – En ce premier dimanche de décembre, les murs de la salle Albert-Rousseau ont vibré, non pas sous de douces mélodies de Noël, mais plutôt au son retentissant des taïkos, variétés de tambours japonais habituellement utilisés lors de cérémonies bouddhistes. Yamato, une troupe musicale fondée en 1993 dans la ville d'Azuka au Japon, venait présenter son plus récent spectacle Gamushara: the beat of courage.

Les onze instrumentistes ou plutôt percussionnistes – 6 jeunes hommes et 5 jeunes femmes aux allures d'athlètes olympiques – ont offert, sans jeux de mots, un spectacle qui fait du bruit. Dès la levée de rideau, en découvrant les tambours, les gros tambours, les énormes tambours et même les gigantesques instruments de percussion disposés sur la scène, on ne pouvait douter que ce spectacle serait une expérience auditive « musclée ».

Mais Gamushara est aussi une expérience visuelle et même corporelle. Certains coups étaient assenés avec une telle force que l'on pouvait sentir les vibrations obtenues nous traverser le corps. Les mises en scène étaient recherchées et les chorégraphies empreintes de beaucoup d'élégance et parfois d'humour. Chaque protagoniste a joué de façon virtuose, parfois même époustouflante, au point que nos yeux peinaient à suivre leurs mains.

Pour donner un peu de répit à nos oreilles fortement sollicitées, quelques pièces plus douces incluaient des kotos (sorte de cithare japonaise) ou des sakuhachis (une flûte droite). La pièce où deux hommes et une femme ont joué d'une sorte de cymbales miniatures, produisant des sons de clochettes fût un moment délicieux de la soirée. Le public a bien ri dans cette séquence lorsque les deux hommes se sont mis à faire semblant de se « passer le son » comme ils l'auraient fait d'une balle de ping-pong.

Les musiciens évoluaient avec une telle fraîcheur qu'on avait l'impression d'assister à un soir de première, alors que la troupe en est à plus de 2 400 représentations, données dans 51 pays, devant plus de 5 000 000 de spectateurs. Du grand art.

Fait à souligner, pour une troupe somme toute peu connue, la chimie avec le public aura été instantanée. Dès la première pièce, le public conquis donnait la première de ses très nombreuses ovations. En rappel, avec beaucoup de bonhomie, la troupe a réussi l'exploit de faire participer tous les spectateurs, sans exception, nous faisant claquer des mains sur des rythmes de plus en plus complexes. Une belle soirée de découverte et de dépaysement.