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Pascale Picard dépouillée

Trauma s. #03

Trauma s. #03

12 mars 2012 (QIM) - N'allez pas penser que la dynamique Québécoise et ses acolytes du Pascale Picard Band aient été délestés de leurs instruments ou de tout autre objet matériel! Il s'agit plutôt d'un versant plus intimiste de leurs talents qu'ils révèlent sur le disque circonstanciel "Trauma s. #03", résultat d'un appel de Fabienne Larouche au moment où celle-ci effectuait la mise en place pour la troisième saison de sa série télévisée portant sur les aléas du vécu des professionnels de la santé et mettant en vedettes, entre autres, Isabel Richer, Isabelle Blais, James Hyndman, Gilbert Sicotte, Pascale Montpetit, Luc Guérin...

Pour ceux qui s'attendent à une trame sonore nerveuse et super énergique, dans la lignée des "Gate 22", "Hide and Seek" ou "Shooting Star", mieux vaut vous référer aux pièces plus réservées du PPB dont on retrouve quelques exemples sur leur récent "A Letter to No One". Majoritairement concentrée sur le riche répertoire des sixties (Dylan, Cohen, Simon... même l'atypique "As Tears Go By" des Rolling Stones) la bande sonore de Trauma a tout pour surprendre agréablement les mélomanes avertis, qu'ils soient fans ou non de la télésérie.

Les interprétations du groupe donnent à ces refrains mille fois entendus une proximité nouvelle, comme si on assistait à une répétition décontractée où chacun s'insère dans les bottillons de l'auteur, pour en tirer une version intimisme. Bien que les deux premiers titres - empruntés à Bob Dylan - fassent un peu penser à Joan Baez, dont le timbre de voix s'approche de celui de Pascale, l'ajout d'une partition de scie musicale (égoïne) donne une couleur inédite à "Don't Think Twice, It's Alright". Toute comparaison s'estompe à l'écoute des autres pièces: on est bien loin de l'esthétique originelle (des Paris Sisters) avec "I Love How You Love Me", pour sa part "Fever" s'entoure d'une aura troublante et fait un peu ambient... quant à Elvis, il ne reconnaîtrait pas son "It's Now Or Never"!

En notre époque sur le qui-vive, un peu d'introspection musicale ne fait sûrement pas de tort...