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Van Der Graaf Generator - La grand'messe prog à Québec

Un commentaire de Roger T. Drolet

Van Der Graaf Generator

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Van Der Graaf Generator

3 juillet 2012 (QIM) - Van Der Graaf Generator est le nom de ce groupe britannique de rock progressif (devrait-on dire « progressiste »?) dont les origines remontent à 1967 à Manchester. Diverses incarnations de la formation se sont succédé au fil du temps mais c'est le chanteur-compositeur-instrumentiste Peter Hammill qui en demeure le pivot jusqu'à aujourd'hui.

Et puisqu'il faut de tout pour faire un monde, c'est au coeur de notre Capitale, le lundi 2 juillet, en plein Forum mondial de la langue française et précédant de quelques jours le Festival d'été, que le Palais Montcalm présenta le concert du prolifique Hammill qui évolue depuis quelques années en trio avec le claviériste Hugh Banton et le batteur Guy Evans qui étaient de l'aventure dès le départ.

L'univers musical de Hammil s'est cristalisé dès le tournant des années soixante-dix en un univers complexe de rythmes parfois déconcertants, d'ambiances étranges et de textes fantasmagoriques où dominent les claviers, les percussions et la voix caractéristique du leader.

Refusant jusqu'à tout récemment l'étiquette progressive qu'on lui accole, le créateur explore néanmoins avec doigté les frontières de plusieurs styles musicaux définies dans de longues pièces dont les rythmes peuvent changer fréquemment.

Contrairement à Pink Floyd ou Genesis, Van Der Graaf Generator n'a jamais pris de tangente « commerciale ». Pour cette raison, son public est certes plus restreint mais tout aussi passionné. On le constate encore de nos jours au cours de la présente tournée nord-américaine qui les amène à Québec. Leur dernier passage remontait à 2009.

Quelques rayons de lumière, deux claviers face à face, trois guitares adossées à l'estrade centrale où trône la batterie de Evans. Banton s'installe côté cour, Hammill côté jardin.

Un démarrage en trombe avec "Interference Patterns", suivi de "Your Time Starts Now", de leur récent album de 2011, "A Grounding in Numbers". Consultez la liste des dix piècesCe lien s'ouvre dans une nouvelle fenêtre interprétées durant le concert d'environ 1 h 40. Hammill remercie en français et blague à l'occasion, notamment en introduisant la pièce "Gog", particulièrement exigeante pour les musiciens, en disant qu'ils la font une seule fois par tournée... sinon leur technicien veut les tuer! C'est à Québec que cela s'est produit cette année. Le musicien Hammill alterne entre son clavier et une guitare électrique pour accompagner son chant.

Quelques retours de son dérangent un peu mais ne semblent pas perturber les spectateurs (majoritairement quinquagénaires ou sexagénaires) qui remplissent presque la salle Raoul-Jobin.

Pour les fans, un véritable moment d'enchantement offert avec un professionnalisme assumé. Banton et Evans sont des virtuoses. Quant au mince Hammill, il déborde d'énergie malgré ses presque 65 ans...

Pour les plus curieux et les adeptes de sciences pures, le nom de la formation réfère à un générateur de tensions utilisé dans les accélérateurs de particules atomiques du type qu'on retrouvait jusqu'à ces dernières années sur le campus de l'Université Laval.

Les amateurs de vrai « prog » pourront assurément se régaler à nouveau le 5 octobre prochain au même endroit avec la prestation de Three Friends, réincarnation de Gentle Giant avec deux membres originaux, soit Gary Green à la guitare et de Malcolm Mortimore à la batterie.