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Fabien Gabel rend hommage au romantisme nordique

Une collaboration de Jean-Marc Gaudreau

Fabien Gabel

Fabien Gabel

22 mars 2013 (QIM) – À cette veille de l'arrivée officielle du printemps, Fabien Gabel a rendu un vibrant hommage au romantisme, dirigeant des oeuvres grandioses de trois compositeurs nordiques. Tout au long de la soirée, il a savamment amené les musiciens de l'Orchestre symphonique de Québec à donner le meilleur d'eux-mêmes, les galvanisant à l'occasion, au grand plaisir des spectateurs de la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec.

Avoir à qualifier la direction musicale de Maestro Gabel, je dirais que la clarté est peut-être une de ses plus belles qualités. Elle ressortait très bien dans l'ouverture-fantaisie "Roméo et Juliette" de Piotr Ilitch Tchaïkovski, première oeuvre au programme. Comme dans nombre de ses oeuvres, le compositeur russe mêle ardemment fougue et passion, tendresse et énergie. Les musiciens se sont mis au diapason avec leur chef pour nous offrir une interprétation claire, lumineuse et passionnée de cette oeuvre.

L'invitée de la soirée, la jeune pianiste française Lise de la Salle, saura tout autant nous charmer avec la "Rhapsodie sur un thème de Paganini, op. 43" d'un autre compositeur russe, Serge Rachmaninov. La délicate et talentueuse interprète n'a pas fait mentir cette réputation qui la précède et qui la qualifie d'une des meilleures représentantes et des plus prometteuses pianistes de sa génération. Simplement à voir l'attention que portait Fabien Gabel à son invitée, on pouvait saisir l'importance qu'il accordait à ce que la soliste et l'orchestre soient en symbiose. Mission accomplie.

Fidèle à sa promesse, Fabien Gabel se plaît à inscrire à ses programmes des oeuvres du XXe siècle moins fréquemment jouées. Telle la "Symphonie no 5 en Mib majeur, op. 82" de Jean Sibelius, le plus célèbre des compositeurs finlandais. Riche de contrastes, cette symphonie ne laisse pas aisément percevoir la mélodie qui l'anime, qui la sous-tend. Le spectateur doit porter une grande attention au jeu des musiciens. Parfois, à quelques reprises, cette mélodie se devine à travers un étourdissant ostinato des cordes, brefs mouvements d'archets qui semblent se répéter ad libitum.

Si une des attentes que les musiciens placent en leur chef est qu'il soit en mesure de leur communiquer la vision qu'il se fait de l'oeuvre qu'il dirige, pour la troisième fois de la soirée ils se sont unanimement ralliés à celle très précise de leur directeur artistique. C'était particulièrement éloquent dans le troisième et dernier mouvement, lorsque d'un nouvel ostinato des cordes émerge une nouvelle mélodie, simple, rayonnante, lumineuse. Un des grands moments de ce concert.

Cette grandiose soirée romantique était dédiée à la mémoire de James DePriest, décédé le 8 février. Les musiciens peuvent se targuer d'avoir rendu de la plus belle des manières qu'il soit pour un orchestre, un bouleversant hommage à celui qui fut leur directeur artistique de 1976 à 1983. Enregistré par Radio-Canada, il sera diffusé sur Espace Musique, le 4 avril prochain, à 20 heures.