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Richard Desjardins et "L'existoire": embellir la vie

Un commentaire de Roger T. Drolet

Photo: Julie Gauthier - Source: richarddesjardins.com

Photo: Julie Gauthier - Source: richarddesjardins.com

3 mai 2013 (QIM) – L'univers de Richard Desjardins est absolument unique. Cet homme sait dire, jouer et chanter les émotions, celles qui savent tirer les rires et les larmes mais aussi la réflexion. Chacun de ses titres est un concentré de vie, celle d'un bon gars ordinaire conscient du ridicule, des drames et des bonheurs du quotidien avec ce petit supplément d'âme qui l'autorise à dénoncer les aberrations d'une société remplie de contradictions.

Je ne sais pas si ces chansons sont autobiographiques mais ce n'est pas important. Ce qui l'est en revanche, c'est que chaque personne qui a l'opportunité de l'entendre et de le voir à l'oeuvre a l'impression que c'est une histoire familière qui lui est racontée. Voilà la marque des grands. Et c'est ce à quoi nous avons eu droit lors de cette prestation de L'existoire en ce soir de pleine lune d'avril au Grand-Théâtre de Québec.

Des chansons qui s'enchaînent ou qui sont qui sont suivies de mots d'humour teintés de critiques à l'égard du gouvernement Harper, du capitalisme ou de la religion. « Je pense que si le p'tit Jésus revenait, y s'rait pas catholique... Il jouerait plutôt de la guitare avec d'excellents musiciens » dit-il, pince sans rire, en enchaînant "Avec l'amour de Jésus"! Quelques minutes sérieuses consacrées à L'Action boréale sont livrées au public avec une sincérité contagieuse.

Et tout au long de ce spectacle de deux heures, Desjardins susurre la chanson d'amour, balance le rock, brasse le country, et flirte avec des rythmes plus exotiques soit à la guitare ou au piano avec de sublimes musiciens Tommy Gauthier (violon, mandoline, batterie), Mélanie Auclair (violoncelle, banjo, voix), Jean-Denis Levasseur (saxophones, clarinettes et flûtes), Karl Surprenant (basse et contrebasse) et Claude Fradette (guitares et réalisateur de l'album "L'existoire". De riches arrangements modulent les ambiances successives par l'utilisation diversifiée des instruments créant ainsi une diversité rarement atteinte sur scène.

Bien entendu, la soirée est pleine de titres déjà célèbres tirés des deux plus récents disques studio de Richard ("Kanasuta" et "L'existoire") mais quelques-uns apparaissent des décennies précédentes: "Cancun", "Roger Guntacker", "Les Yankees", "Le bons gars" et même "Chaude était la nuit", du disque de 1995 enregistré avec son ancien groupe Abbittibi. "Quand j'aime une fois j'aime pour toujours" et "Tu m'aimes-tu?" ont évidemment leur place dans cette succession de moments choisis.

Si je demandais à celui qui a « un arbre à la place de la colonne » combien de temps il a mis pour concevoir cette superbe chose qui a remporté le Félix du meilleur spectacle de l'année en 2012 à l'ADISQ, il me répondrait probablement 65 ans. Toute sa vie quoi! Merci d'embellir la nôtre.

Hé, les amis Français! Soyez aux aguets car Richard fera quelques dates en mai prochain dans votre beau pays, seul avec sa guétard. Wow garanti.