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Visiter un autre siècle avec Steve Normandin

Un commentaire de Richard Baillargeon

Steve Normandin – photo: Albert Weber

Steve Normandin – photo: Albert Weber

4 février 2014 (QIM) – Une occasion de terminer l'affreux mois de janvier en beauté s'offrait aux curieux et aux mélomanes de la Capitale en ce vendredi 31. Pour une soirée dédiée à Paris - Chansons de la Belle époque (1880-1914), l'accordéoniste, pianiste et interprète Steve Normandin s'installait à la Salle Raoul-Jobin du Palais M()ntcalm avec ses airs d'un autre siècle et au-delà. En fait la presque totalité du répertoire présenté datait d'avant 1914.

Brillamment secondé par la violoniste Josianne Laberge, que l'on pouvait entendre sur deux des "Chansons françaises de la Belle Époque" enregistrées en complément de l'exposition Paris en scène 1889-1914 du Mussée de la Civilisation, Normandin a rappelé des dizaines de personnages qui ont animé les places du « Paris fin de siècle » au temps de la dite Belle Époque, particulièrement dans le quartier Montmartre, la célèbre Butte étant alors nouvellement annexée à la capitale française.

Au fil des chansons et des anecdotes défilent les évocations d'Aristide Bruand, Léon Xanrof, Paul Delmet, de la « diseuse » Yvette Guilbert, des pierreuses de la rue comme celles de la scène, de tant de personnages bien réels mais devenus mythiques au gré des ans, comme le cabaretier Rodolphe Salis, le troupier Polin, l'excentrique Fragson..., la belle Otero!

Steve Normandin tient le public dans sa main, le menant à la limite du burlesque ("Les quat'z'étudiants", "Elle pique à la mécanique") puis assombrissant l'ambiance avec des chansons réalistes comme celle où sont exposés les malheurs de la touchante Rose de la "Rue Saint-Vincent" avant de rappeler comme "Le rêve passe!". Son interprétation instrumentale est aussi nuancée que sa prestation vocale, notamment cette façon de retenir la note, occasionnant un bref suspense avant que se termine la phrase musicale. Dans "La petite église", on jurerait que son accordéon imite la sonorité du grand orgue qui surplombe depuis peu la salle Raoul-Jobin.

Une soirée vraiment réussie, qui coïncidait avec l'anniversaire de l'artiste, ce que n'ont pas oublié de souligner plusieurs personnes au parterre. Un grand merci à Steve et à son équipe, tout spécialement le producteur exécutif de l'événement, Éric Boisclair.