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Soirées inspirantes pour Femmes de Soul

Un commentaire de Richard Baillargeon

Sylvie Desgroseilliers – photo: Youtube

Sylvie Desgroseilliers – photo: Youtube

5 mars 2014 (QIM) – Les deux soirées que proposait Sylvie Desgroseilliers à l'enseigne des Femmes de Soul, couvrant tout le XXe siècle ou presque, ont tenu leur promesse. Rétrospective d'airs et de mélodies appréciées pour les uns, extériorisation par la fougue du rythme pour d'autres, les choix de l'interprète ont aussi été l'occasion de découvertes pour la plupart des spectateurs conviés à la Salle d'Youville du Palais Montcalm en ces soirées d'un hiver encore frisquet, fin février et début mars. Comment aurait-il pu en être autrement quand on explore un panorama allant des Années folles (Joséphine Baker et son immortel "J'ai deux amours") aux mégastars de la fin du siècle que sont Tina Turner, Donna Summer et Whitney Houston.

Seul point commun entre les différentes inspiratrices de la chanteuse québécoise, connue pour sa participation à Génération Motown et à l'émission Belle et Bum: toutes sont des chanteuses à l'âme noire et carburent à l'intensité Soul, tous genres et origines confondus. On y retrouve des oeuvres majeures associées à Billie Holiday, Etta James, Gladys Knight ou Aretha Franklin, mais aussi la Sud-Africaine Myriam Makeba et la Cubaine Celia Cruz. Personnellement je ne connaissais cette dernière que de nom et en ai donc fait la découverte, tout comme de certains titres de Whitney Houston qui m'étaient moins familiers que l'énorme succès "I Will Always Love You", immortalisé par son inclusion au film The Bodygard.

C'est un des aspects essentiels de ce spectacle-panorama: dépasser le répertoire familier pour nous amener sur les chemins de la découverte. Et madame Desgroseilliers est un guide idéal pour cette visite au pays de la Soul éternelle. Suscitant une complicité toute naturelle avec le public, la chanteuse ne se limite pas à l'exécution de son art mais nous communique son amour et son admiration pour ses diverses inspiratrices.

Tout en se faisant brève (elle le souligne en introduction: « Je pourrais vous garder ici une semaine, mais on n'a que quelques heures devant nous »), elle sait nourrir son auditoire et susciter la curiosité. Par exemple, sur l'épopée de Myriam Makeba longtemps bannie de son pays parce qu'elle dénonçait l'apartheid. Le seul fait d'avoir en sa possession un disque de l'artiste y était un délit! On y apprenait aussi que la carrière solo de Tina Turner a eu un coup de pouce de la part d'Ann-Margret à un certain moment. Belle attitude qui consiste à partager sa passion avec son public!

Il ne faudrait pas oublier de souligner le travail fort cohérent de son équipe qui donne un lustre aussi chaleureux que professionnel à ces prestations: les frères Samuel et Franz-Lee Léonard, respectivement bassiste et batteur, le guitariste Hubert Tremblay et le claviériste Ralph Télémaque, sans oublier la choriste Camila Helen Woodman qui contribue au relief vocal sur la plupart des chansons.