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Joly succès pour Pary, Louvain et Atkins

Reportage intemporel de notre envoyé spécial Richard Baillargeon

7 août 2004 (QIM) - Le passage entre les mois de juillet et août s'est déroulé au son de la musique des années soixante, en présence de plusieurs de ses artisans et de milliers de ses fans. La cinquième édition du Festival Rétro de Joly accueillait un nombre sans précédent de groupes, chanteurs et chanteuses au répertoire inoublié, les 30, 31 juillet et 1er août dernier.

Les têtes d'affiches toujours populaires que sont Gilles Girard, Chantal Pary, Michel Louvain et Jenny Rock ont joué en alternance avec les vedettes d'il y a quelques décennies revenues à la scène depuis peu: Claude Atkins et ses Nouveaux Million-Airs, Claire Lepage, Patrick Zabé, les Jaguars, Dany Aubé ou Stéphane Robert, lesquelles pouvaient côtoyer les invités spéciaux que sont Maxime Farago, fils de Johnny, et Carl William, époux et partenaire de Chantal Pary.

L'ambiance générale et l'accompagnement étaient rehaussés par la présence de fidèles adeptes du son et du style des années 60 tels que les Fauves, les Dusters, la revue L'Air du Rock & Roll II, les Sylverstones, l'orchestre de Daniel Hétu et le groupe Épopée, sans oublier les participants au traditionnel concours d'orchestres.

Il serait long de mentionner l'ensemble des performances. Je ne contenterai d'attirer l'attention sur les moments les plus marquants de ces trois jours (deux et demi si on tient compte de l'après-midi diluvien du samedi). Parmi les vedettes établies, les gens présents ont eu l'occasion de constater l'attachement réciproque et le courage tant chez les fans du duo que de la part du tandem Chantal Pary - Carl William. Entre deux orages, ceux-ci ont pu donner environ une heure de spectacle devant plus d'un millier de parapluies correspondant à un nombre un peu plus grand d'admirateurs (il y a toujours quelques imprudents...). Michel Louvain a eu plus de chance et c'est par un dimanche ensoleillé qu'il a pu donner son tour de chant devant près de 6 000 personnes.

Les véritables surprises furent toutefois la performance de Claude Atkins, qui se présentait pour la première fois avec ses Nouveaux Million-Airs, et le spectacle du groupe Épopée qui clôturait l'événement. L'auteur du "Petit restaurant du coin" a d'abord pris plaisir à interpréter ses faces B, comme il les présentait avec humour, mêlées à quelques titres connus des années 50 et à ses célèbres ballades sentimentales, avant de jeter tout le monde par terre avec son interprétation de "Ma vie" d'Alain Barrière. Fait rarissime, on a pu sentir un silence admiratif se répandre sur la foule de plus de 5 000 personnes. L'autre coup de coeur unanime est survenu deux jours plus tard, lorsque la formation Épopée, lauréate du concours 2003, a présenté son hommage aux célèbres Classels. Plusieurs ont avoué préférer l'hommage impeccable de ces musiciens à la routine professionnelle de l'original.

Il faut aussi souligner la façon peu commune avec laquelle les Fauves ont donné le coup d'envoi à l'événement, le vendredi soir. Outre la qualité d'exécution musicale et le travail des voix d'appoint, les Fauves ont le don de présenter un répertoire qui sorte des sempiternels numéros 1 qu'on nous sert souvent un peu partout. Quand avez-vous eu l'occasion d'entendre une interprétation live de "Turn, Turn, Turn", "California Sun" ou "Silence Is Golden" dernièrement? Les succès de nos idoles locales n'ont pas été négligés non plus, avec "Découragé" des Bel Canto, "Ton visage maquillé de joie" des Aristos et deux titres des Excentriques pour lesquels le guitariste de ce groupe est allé les rejoindre sur scène.

Le spectacle de Patrick Zabé, axé principalement sur ses chansons des années 60 dont "Les lunettes", "Quand le jour viendra", "Un peu d'amour, beaucoup de haine", qui suivait l'apparition de Maxime Farago, a permis de faire revivre le duo Farago-Zabé le temps de quelques titres dont "Hello Marie-Lou". Claire Lepage a rappelé au public qu'elle n'était pas la femme d'un seul succès, avec une bonne demi-douzaine de chansons que les gens reconnaissaient instantanément. La troupe de L'Air du Rock & Roll a su proposer divers tableaux dont plusieurs incluent des classiques du rétro québécois, nous épargnant le trop fréquent mur à mur usanien qui est la tendance lourde en la matière.

Enfin, lors de la soirée de clôture, la brochette de têtes d'affiches fut reçue comme un cadeau par une foule au moins aussi nombreuse que celle du vendredi: Dany Aubé qui en est à une de ses premières présences en plus de 30 ans, s'est révélée aussi fraîche et pimpante qu'à la sortie de "Goguette" ou de "Quand les hommes ah! ah!". Jenny Rock est toujours aussi 'radioactive' avec ses succès qui bougent (faut la voir récapituler tous les nouveaux pas de la mi-60 sur l'élan du "Sloopy" !) mais sait aussi se montrer sensible en reprenant sa composition "Daddy". Stéphane qui semblait impressionné par le nombre de fans encore présents après-tout un week-end musical n'a pas tardé à retrouver tout le coffre qu'on lui connaît lors de l'interprétation de ses propres succès et de quelques classiques des Platters, son groupe fétiche. Les autres participants ont aussi connu leurs moments de grâce, mais je vous ai livré ici les plus marquants de l'édition 2004. D'ici juillet 2005, il nous reste les récentes compilations à écouter de même que les livrets* qui les accompagnent :-)

* Je dis ça parce que j'ai eu le plaisir de signer la plupart des textes de présentation. Un excellent complément aux fiches du présent site, au sujet de ces artistes!