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Michel Rivard et Le Flybin Band en tournée

Un commentaire de Roger T. Drolet

4 avril 2007 (QIM) – Connaissez-vous bien des artistes montréalais qui peuvent rencontrer le public de la Ville de Québec et lui dire d'entrée de jeu qu'il est heureux de jouer pour la première fois dans cette capitale adéquiste, la ville qui a élu Andrée Boucher à la mairie? Il est vrai qu'il le fait sur le ton de la plaisanterie car l'humour de Michel Rivard est aussi fort prisé, mais il faut quand même le faire!

Tendre moqueur un brin philosophe, le toujours aimable Rivard a foulé les planches de la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec le 29 mars dernier avec son band aussi composé de vieux amis, le Flye Bin Band. Un quatuor accompagnateur composé de vieux copains mais si bons musiciens que sont les Mario Légaré à la contrebasse, Rick Haworth aux guitares et banjo, Sylvain Clavette à la batterie et Jean-Sébastien Fournier aux claviers. Si efficaces que les arrangements qu'ils intègrent aux oeuvres de l'ex-Beau Dommage ne font aucun ombrage à celles-ci, bien au contraire.

L'homme est heureux et a, depuis un bon moment, domestiqué ses démons, ça se sent. Le spectacle se déroulera tout en douceurs avec quelques moments plus accentués. L'idée est de divertir mais peut-être aussi d'amener le spectateur à être plus conscient de lui-même, dans sa propre vie.

Une salle presque complète de gens d'âges divers devant ce pro qui malgré ses 55 ans, n'a jamais laissé tomber son côté ado qu'il exploite fort habilement dans un style qui le rend si sympathique.

Avec trente ans de carrière en solo, le répertoire de Rivard continue de s'allonger et la présente tournée lui permet d'intégrer la totalité de son récent disque "Confiance" tout en réanimant plusieurs chansons du passé toujours présent aux coeurs de ses nombreux fans qu'il n'a jamais déçus. De "La P'tite vie" à "C'est un mur" en passant "La Guitare de Jérémie" (dont Patrick Norman a fait la musique), l'auteur-compositeur-interprète réussit avec doigté à nous transporter dans des univers fort différents en faisant parfois de longues présentations comme pour cette pièce dédiée au comédien Robert Gravel ("Chemins de gravelle") ou lorsqu'il révèle son amour de jeunesse pour Joni Mitchell ("La chanteuse").

Musicalement et poétiquement, l'artiste est au sommet de son art-ifice populaire qui peut prendre des formes country, pop, rock ou trad. Les accents urbains sont la plupart du temps déclinés en thèmes de tous les jours, jamais loin du coeur mais toujours dans une langue chaleureuse, jamais ampoulée, à l'image de sa voix et de ses guitares qu'il manie d'ailleurs habilement.

Un show sobre qu'on aurait aimé voir et entendre dans son salon mais qui roule sur les chemins du Québec et que les francophones de partout auraient intérêt à recevoir chez eux. Parlez-en à vos amis d'ailleurs!