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Spectacle Acadie-Québec

Une collaboration de Micheline Simard

30 août 2008 (QIM) – Les spectacles enregistrés en direct manquent un peu de spontanéité. Celui de l'Acadie-Québec, le vendredi 15 août dernier, fête nationale acadienne, n'a pas échappé à la règle. Le Tintamarre - défilé dans les rues de la ville - qui avait rassemblé près de 5 000 personnes, à la suggestion de l'organisateur qui s'est adressé à l'assistance de l'Agora, devait se faire sentir très fortement au début du spectacle, question d'impressionner les auditeurs de Radio-Canada et, suivant les recommandations du même individu, il fallait éviter, durant les prestations, de faire valser les jolis drapeaux bleu, blanc, rouge, étoilés de jaune, et d'enterrer les musiciens avec des flûtes, sifflets, etc. Va pour les flûtes et les sifflets. Mais en quoi les drapeaux auraient nui à l'image radio-canadienne? Il y eut donc beaucoup de retenue de la part des spectateurs, qui ont timidement osé transgresser les consignes lors des premières gammes de l'incontournable "Évangéline", offert par un duo émouvant: Annie Blanchard et Jean-François Breau.

Les textes et le bon ton des animateurs créaient d'heureux enchaînements entre les artistes dont la diversité de style pouvait rencontrer les préférences des jeunes et moins jeunes. Mais les premiers invités semblaient souffrir de la même réserve de spontanéité que celle des spectateurs. Ils étaient plaisants à voir et à entendre, mais sans trop nous émouvoir. Des pas de gigue, des belles voix, un peu de tambour et de guitare... Même Michel Rivard n'a pas su enflammer la foule lors de sa première chanson. Pourtant, il en aurait été capable. Plus tard dans le spectacle, lors de la reprise de ses excellentes compositions dans lesquelles il évoque son désir « de voir la mer » ou rappelle l'importance de cette « langue aux accents d'Amérique », il a paru plus à l'aise, mais moins que sur les Plaines, en juillet dernier, lors du Grand Karaoké. En revanche, Laurence Jalbert rayonnait.Elle semblait avoir l'esprit à la fête, dynamisée par Le Suroit des Îles-de-la-Madeleine ou les gens de l'Ode à l'Acadie, Danny Boudreau, Pascal Lejeune, enfin tous ces Acadiens et Acadiennes de talent qui ont défilé dans un ordre judicieux, jusqu'au rappeur, Franco LaMoya, qui, lui, a vraiment dégelé l'assistance et soulevé un tintamarre d'applaudissements.

C'est avec le chant thème du 400e de la ville de Québec que s'est terminé le spectacle, qui a honoré et célébré la survivance acadienne de 404 ans en Amérique, à travers des airs de la Louisiane, du Québec et de l'Acadie dans la langue de Molière. Belle générosité et force acadiennes!